Au moins 61 millions de dollars américains ne sont pas déclarés chaque mois par les compagnies de téléphonie cellulaire en RD Congo, ce qui fait échapper au trésor public plus de 17,6 millions mensuellement. Cette fraude a été détectée par la firme française EntrepriseTélécom, représentée en RD Congo par Business Compagny Consulting avec qui le gouvernement congolais a signé un contrat de lutte contre la fraude téléphonique.
Le manque à gagner décelé par la firme française ne concerne jusque-là que les appels et les SMS. L’Internet et le transfert électronique d’argent ne sont pas pris en compte dans cette fraude, qui implique trois sociétés, selon Business Compagny Consulting : Vodacom, Airtel et Africell.
Le système fiscal congolais étant déclaratif, chaque entreprise est tenue de déclarer elle-même le volume de ses transactions. Or, le contrôle effectué par Business Compagny Consulting révèle que les volumes des minutes et des SMS souvent déclarées par ces entreprises de téléphonie cellulaire ne correspondent pas aux données réelles mais sont minorés, rapporte la radio onusienne Okapi.
Business Compagny Consulting, qui a eu depuis janvier dernier, outre le contrôle des appels internationaux, la mission de vérifier aussi les appels domestiques avec rétroactivité sur l’année 2016, a travaillé d’abord sur deux mois. Ainsi, pour Vodacom (juillet et août) et Airtel (août et septembre), ces deux sociétés n’ont pas déclaré chacune au moins 55 millions de dollars réalisés, faisant perdre sur ces montants plus de 32 millions de dollars au trésor public.
Même chose pour Africell, qui a caché plus de 10 millions de dollars, privant ainsi le trésor public de ses 3,2 millions USD. Le tout mis ensemble, l’Etat congolais a perdu au moins 35 millions de dollars, seulement en deux mois.
D’après les révélations de Business Compagny Consulting, la fraude est beaucoup plus grande sur les appels domestiques, qui représentent 90% du trafic des opérateurs en télécommunications.
P.L. AVEC OKAPI