L’Assemblée nationale a autorisé, mercredi 14 juin 2017, le procureur général de la République, Flory Kabange Numbi, à engager une instruction judiciaire à charge du député national MR (Mouvement pour le Renouveau), Clément Kanku. Des poursuites qui s’inscrivent dans le cadre de l’établissement des responsabilités d’acteurs politiques kasaïens dans la poursuite du mouvement terroriste Kamwina Nsapu après le décès de son fondateur, Jean-Pierre Pandi, décédé au mois d’août 2016.
Le PGR avait annoncé, le 23 mai 2017, l’ouverture d’une enquête sur les révélations du quotidien américain The New York Times mettant en cause le député national Clément Kanku dans les exactions aux Kasaï, liées à la milice Kamwina Nsapu. Flory Kabange Numbi avait demandé à Clément Kanku de faciliter la justice dans son enquête et d’éviter tout déplacement en dehors du pays. Et ce, à la suite de révélations de communications téléphoniques entre l’élu de Dibaya et des éléments terroristes Kamwina Nsapu. « S’il n’a rien à se reprocher, il doit coopérer avec la justice, ce n’est pas seulement maintenant qu’il doit organiser un voyage », avait soutenu le PGR.
Mais depuis l’annonce de ses poursuites, une vive polémique s’est installé entre ceux qui soupçonnent la justice rd congolaise de vouloir régler les comptes à un acteur politique de l’opposition sous le prétexte de ces communications téléphoniques et ceux qui estiment que la responsabilité du député, dont les communications ont été retrouvées dans l’ordinateur de l’experte onusienne assassinée au Kasai Central, Zaida Katalan, doit être établie. On reproche à la justice rd congolaise de négliger les cas Alex Kande et Evariste Boshab, respectivement gouverneur du Kasai Central et vice-premier ministre en charge de l’intérieur au moment du déclenchement du mouvement terroriste Kamwina Nsapu.
Interrogé par la presse jeudi 15 juin 2017 sur ce dossier, Lambert Mende Omalanga, le porte-parole du gouvernement, a déclaré que le gouverneur Alex Kande Mupompa est à la disposition de la justice à Kinshasa où il séjourne depuis plusieurs mois. «Pourquoi pensez que vous que un gouverneur ait été forcé d’abandonner son poste de gouverneur et séjourne à Kinshasa…Monsieur Kande qui était gouverneur à l’époque est à la disposition de la justice pour cette question. S’il est à Kinshasa, c’est qu’il y a des questions que la justice se pose… », a déclaré Lambert Mende en réponse à une question de la RFI. Le porte-parole du gouvernement rd congolais a également soutenu qu’Evariste Boshab n’est pas exempté de poursuites. «Je ne sais pas si on vous a dit que l’ancien vice premier ministre Evariste Boshab a été exempté de pouvoir donner son témoignage ou d’apporter une déclaration devant la justice. A ma connaissance, non. » a ajouté Lambert Mende
J.N.