Le gouvernement de la RD Congo, via le BCECO, cherche une firme internationale de consulting en vue de mener une analyse relative à la création d’une banque d’investissement et de garantie publique en RD Congo. Un appel d’offre international a été lancé, il y a quelques jours.
Le gouvernement avait pourtant annoncé la transformation du FPI en une banque d’investissements industriels en mode urgence à la suite d’un conseil des ministres extraordinaire en date du 27 janvier 2016. Le Fonds de promotion de l’industrie a cependant clôturé 2016 avec ses statuts d’antan et dans sa forme traditionnelle comme compte spécial émergeant du budget avec des recettes et des dépenses attendues identiques de l’ordre de 134.193.641.429 FC soit un peu moins de 145 millions USD. Et le tout nouveau DG, Patrice Kitebi, ne fait plus écho de cette mutation. Alors que des experts soutiennent que la démarche du gouvernement a été précipitée et a tout fait faux. La première faute du gouvernement est d’abord d’ordre sémantique, fait comprendre Michel Somwe, professeur d’économie, ancien DG de la Banque de crédits agricoles et ex-cadre de la Banque centrale du Congo, BCC, en charge des banques commerciales en difficultés. Si la transformation ne tient qu’au changement de nom, d’appellation, rien n’aura changé.
Cependant, dans son appel d’offre, le Bureau central de coordination, BCECO, l’objectif général de la mission du Consultant est de mener une étude relative à la création d’une Banque d’investissement industriel et de fournir au gouvernement des orientations sur le fonctionnement de la garantie publique. Et les objectifs spécifiques de la création de la Banque d’investissement et de garantie publique sont notamment d’apporter un soutien aux entreprises congolaises grâce à ses fonds propres et aux fonds levés sur les marchés financiers ainsi que l’octroi des garanties requises dans les investissements ainsi que de fournir un accès amélioré au financement pour les entreprises congolaises, que ce soit les Petites et Moyennes Entreprises (PME) ou les entreprises de grande taille. Pour ce faire, la firme de consulting qui sera sélectionnée devra apporter les réponses à une série des questions dont, quel(s) serait(ent) le ou les marché(s) ciblé(s) par les lignes de crédit de la Banque d’investissement ? Quelles seraient les potentielles institutions financières partenaires, les potentielles institutions ou personnes pouvant participer au capital de la Banque d’investissement et le niveau optimum de capital de la Banque d’investissement lors de sa création et quels seraient leurs besoins en assistance technique? Quels seraient les mécanismes d’octroi de la ou des ligne(s) de crédit et les règles de gouvernance requises? Quels seraient les mécanismes d’octroi de la garantie publique en faveur des entreprises congolaises et les règles de gouvernance requises.
Toutefois, dans un pays comme la RDC où il n’y a pas de marché financier, explique Michel Somwe, le terme approprié est plutôt « banque d’affaires ». Le gouvernement a eu tort de se fonder sur l’appellation anglaise «Invetissement Bank» et la traduire par banque d’investissements en français, note l’expert au sujet du FPI. Aussi la mutation devra-t-elle aussi inévitablement passer par la liquidation du FPI. Or, la liquidation suppose avant tout l’établissement d’un inventaire des passifs et actifs du Fonds. Force est de constater que l’industrie r-dcongolaise a plutôt régressé en termes de nombre d’unités de production par rapport aux années 1960-1990. Selon le ministère de l’Industrie, la RD Congo a perdu 80 % de ses unités de production. Le 6 décembre dernier, le FPI avait obtenu du gouvernement Matata démissionnaire, le privilège du Trésor pour le FPI. En clair, plus de facilités d’obtention des crédits pour…la banque ?
POLD LEVI