A Tshimbulu, 2ème ville de la province du Kasaï Central, la situation socioéconomique demeure des plus précaires depuis que des miliciens se réclamant du chef Kamwina Nsapu endeuillent la population de cette partie du territoire national Rd Congolais. Joint au téléphone par Le Maximum pour s’enquérir de l’évolution de la situation sur le terrain, l’Assistant médical qui a dirigé l’ex-cité de Tshimbulu (de 2003 à 2015) en appelle au retour la paix afin que la vie reprenne son cours normal à cette ville en détresse.
Responsable d’un grand centre de santé de renommée baptisé « Rond-point » (situé à Tshimbulu), Etienne Kabamba Shambuyi se dit tellement choqué du fait qu’en brousse où elle a trouvé refuge, la population civile meurt de famine, de maladies causées par les intempéries, et même de morsures des serpents venimeux : « La population se cache en brousse, les intempéries y apportent des maladies et des morts de plusieurs paisibles citoyens, surtout des enfants ; les femmes accouchent dans des marais – sans assistance médicale aucune – et les bébés meurent ! Certains enfants meurent suite aux convulsions de la malaria… Il y en a qui sont mordus par les serpents… Les autres se retrouvent brusquement dans des nids de boas… ! Ce qui inquiète encore c’est que ceux qui commencent à regagner leurs résidences trouvent de fois leurs maisons pillées (portes cassées, biens emportés …). Vraiment il faut revenir au bon sens, car nous subissons des souffrances de trop », déplore cet infirmier de profession.
Il sied de rappeler qu’à la suite de l’implication du Gouvernement central, par l’entremise du Vice-premier ministre en charge de l’intérieur et de la sécurité, Emmanuel Ramazani Shadary qui a engagé des pourparlers avec la famille régnante du chef coutumier Kamwina Nsapu, un calme, encore précaire s’installe. Depuis notamment que la famille régnante Kamwina Nsapu a désigné un successeur à son chef défunt, dont l’exhumation et l’inhumation selon les rites traditionnels a du reste été autorisée par les autorités compétentes.
Les efforts ainsi fournis aussi bien par le Gouvernement Central que par la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Rd Congo n’ont pas pour autant fait sauter les verrous de la psychose dans laquelle vivent les populations du Kasaï Central et environs : « Une chose nous étonne actuellement, c’est que vous pouvez quitter Tshimbulu jusqu’à Kalangala (localité située à 60 km au sud-ouest de Tshimbulu) en passant par les gares de Kaulu et Kamponde, sans rencontrer une seul personne physique sur la route ! Les gens se calfeutrent en brousse, s’il-vous-plait ! Une situation jamais vécue depuis la création de cette ville en 1925. Nous avons besoin de l’aide, tant de la part du Gouvernement, de la Monusco que de toute personne de bonne foi, en vue de la survie du peuple Tshimbulois et des envirosn qui croupit devant une misère sans nom », insiste Etienne Kabamba qui émet le vœu de voir ce peuple – dont il fait partie – en bonne santé à tous égards.
MODESTE MBUYI