Le Conseil de sécurité des Nations-Unies a décidé, vendredi dernier, de la réduction des effectifs des casques présents sur le sol de la RD Congo. Une réduction exigée depuis longtemps par Kinshasa, insatisfait de l’inefficacité de la plus grande et la plus coûteuse force d’intervention onusienne dans le monde, forte de près de 20.000 hommes. Le mandat de l’ensemble de la mission onusienne a quant à lui été prolongé, comme d’habitude, d’un an supplémentaire, même si sa stratégie doit faire l’objet d’un examen d’ici le mois de septembre prochain. Compte tenu des plaintes émises par les observateurs aussi bien que les autorités de la RD Congo sur l’inefficacité et l’inadaptation des forces onusiennes présentes sur le territoire national depuis près de 20 ans maintenant. D’une capacité théorique de 19.815 membres, la force onusienne passera à 16.215 militaires, selon les prescrits de la Résolution 2348 adoptée à l’unanimité par le Conseil de sécurité, qui assigne à la MONUSCO un mandat de protection des civils et d’appui à la mise en œuvre de l’accord politique du 31 décembre 2016. La mission comptera 16.215 militaires, 660 observateurs militaires et officiers d’état-major, 391 policiers et 1.050 membres d’unités de police constituées, exactement.
Plus concrètement, la MONUSCO est chargée de fournir un appui technique et politique à la mise en œuvre de l’accord du 31 décembre 2016, «notamment au Conseil national de suivi de l’accord (CNSA), au gouvernement d’unité nationale et à d’autres institutions compétentes, en coordination avec les partenaires régionaux et internationaux afin de favoriser la réconciliation et la démocratisation et d’ouvrir la voie à la tenue d’élections avant la fin de l’année 2017».
La MONUSCO doit à cet effet fournir une assistance technique et un soutien logistique au processus électoral «afin de faciliter le déroulement du cycle électoral, en particulier en engageant un dialogue régulier et portant sur les questions de fond avec la Commission électorale nationale indépendante (CENI)».
Par ailleurs, le Conseil de sécurité de l’ONU «demande à la CENI de publier immédiatement un calendrier électoral complet révisé, conformément à l’accord du 31 décembre 2016, et de procéder sans tarder à une mise à jour crédible des listes électorales ». L’ONU demande aussi au « gouvernement de la RDC d’établir rapidement un budget électoral suffisant et crédible pour assurer le déroulement des élections en décembre 2017 au plus tard».
Dans le même ordre d’idée, l’ONU invite le parlement congolais à modifier la loi électorale, pendant la session ordinaire en cours, pour que le calendrier électoral soit conforme à l’accord du 31 décembre 2016.
La MONUSCO est en outre appelée à « constater et signaler immédiatement au Conseil de sécurité les violations des droits de l’homme, les atteintes à ces droits et les infractions au droit international humanitaire, y compris celles qui se produisent dans le cadre des élections, et y donner suite, signaler tout rétrécissement de l’espace politique et tout acte de violence commis dans le cadre des élections ».
La résolution 2348 recommande à la mission onusienne d’empêcher l’intensification de la violence en RDC en assurant une protection efficace et évolutive des civils se trouvant dans des zones en proie aux conflits.
Avec ce nouveau mandat, la MONUSCO est également appelée à prêter une attention particulière aux civils regroupés dans les camps de déplacés et de réfugiés, au personnel humanitaire et aux défenseurs des droits de l’homme.
J.N.