Les négociations directes entre les signataires et les non-signataires de l’accord politique de la Cité de l’UA ont bien repris jeudi 16 mars au Centre interdiocésain de Kinshasa. Mais elles n’ont guère évolué en ce premier jour, comme on pouvait s’y attendre, au grand dam des évêques de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) qui les facilitent. S’adressant aux protagonistes réunis en plénière, les évêques ont pertinemment fait observer que les discussions autour de l’arrangement particulier avaient pris plus de temps que celles qui ont eu lieu autour de l’accord politique lui-même.
En fait, jeudi au Centre interdiocésain de Kinshasa, il y a rien eu de vraiment enchanteur. Ainsi qu’en atteste la menace brandie par Mgr Fridolin Ambongo, le vice-président de la Cenco, en invitant le peuple à faire pression sur les acteurs politiques pour que l’on aille de l’avant. « Des fois nous nous posons des questions: est-ce qu’ils sont intéressés à aller aux élections ? Que ce soit ceux de la majorité ou ceux de l’opposition. On a l’impression que quelque part, ils sont tous d’accord qu’on fasse traîner les choses », s’est éclaté l’homme de Dieu, plutôt excédé par ce comportement têtu de ses brebis.
Certes, leurs excellences ont dit prendre acte de la restructuration intervenue à la tête du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement. Assurant que l’on devait désormais aller de l’avant, après la plénière du jeudi sans doute, qui elle n’a livré aucun signe de progrès. Mais c’est plus facile à dire qu’à faire, même en menaçant les protagonistes de toutes les foudres populeuses souhaitables. Jeudi, les antagonismes crevaient les yeux.
D’abord, la majorité présidentielle a clairement posée la question du remplacement d’Etienne Tshisekedi à la tête du Comité National de Suivi de l’Accord et du Processus Electoral (CNSA). Comme si la fuite en avant cléricale qui avait consisté en reconnaître la solution Lumbi-Tshilombo Tshisekedi était tombée dans les oreilles de sourds non muets. La question rebondira donc. D’autant plus qu’il est apparu que dans les rangs des opposants, les antagonismes se cristallisaient plus que jamais, et que le camp des anti Lumbi-Tshilombo Tshisekedi avait tendance à s’élargir. Désormais, on compte par les adversaires du duo des radicaux purs et durs comme l’Ir Mubake Numbi, qui se montrait plutôt réservé jusque-là. L’homme ne jure plus que par la perte du tandem qui selon lui a usurpé. La question de la succession du sphinx de Limete devrait donc rebondir et retarder encore les échéances, assurément.
J.N.