Autour des procès contre les tueurs à l’arme blanche des populations civiles dans la région de Beni rural, c’est le black-out complet. Pas un mot sur les révélations, pourtant à profusion, des auteurs des tueries qui se chiffrent aujourd’hui en milliers de victimes. Au point que plus d’une fois, sa Sainteté le Pape François a exprimé émotion et compassion autour des drames de Beni et alentours. Sur la toile, ce sont bien des millions d’internautes qui s’identifient désormais comme « Je suis Beni », en communion avec les pauvres populations désarmées qui doivent faire face aux tueries gratuites et d’un autre siècle de civils innocents, dont femmes et enfants.
Seulement, l’affaire s’arrête là, à la pure forme. Dans le fond, de Beni et ses malheurs, il semble plutôt que le monde entier s’en fiche. Eperdument. Sauf lorsqu’il s’agit d’égrener une comptabilité macabre que rien ne semble pouvoir irrémédiablement arrêter. Et d’en faire porter le chapeau … au pouvoir en place à Kinshasa.
A Beni, se déroulent pourtant les procès des tueurs des civils innocents. Depuis des longs mois. Certes, les cerveaux des tueries à répétition courent toujours et semblent d’autant plus irrattrapables que la complicité des populations locales leur est assurée. A en croire les révélations d’officiers Fardc chargés de la traque de ces forces dites négatives, récemment portées à la connaissance de l’opinion par nos confrères de Jeune Afrique. Qui ne sont pas les seuls à pointer d’un doigt accusateur les implications d’autochtones dans la perpétration des atrocités du Grand Nord Kivu, ainsi qu’on dénomme la région Nande de cette province de l’est rd congolaise.
Tout se passe donc comme si au complot pour décimer Beni Rural se surajoute un autre, plus pernicieux, qui consiste à taire les révélations issues des procès conduits par la justice militaire, qui impliquent acteurs locaux et étrangers. De Beni, la société civile s’est émue de cette sorte d’omerta. Et en fait état dans une déclaration datée du lundi 13 octobre 2017, signée d’Omar Kavota, le coordonnateur exécutif du CEPADHO. Le lecteur en lira le texte intégral ci-après.
J.N.
DECLARATION DU CEPADHO EN REACTION A LA FAIBLE COUVERTURE MEDIATIQUE DES PROCES CONTRE LES ADF A BENI :
Le CEPADHO est préoccupé par la faible couverture médiatique des procès contre les Terroristes ADF et leurs Alliés, procès évoluant depuis Août 2016 sous l’égide la Cour Militaire Opérationnelle du Nord-Kivu, siégeant en chambre foraine à BENI.
Notre Organisation attire l’attention de l’opinion sur le fait qu’on soit déjà à la 91è audience publique en cette date, pendant que le travail jusque là abattue par la Cour Militaire Opérationnelle reste méconnu du grand public à l’intérieur comme à l’extérieur du pays.
Le CEPADHO tout en félicitant les quelques médias qui tentent à leur manière d’assurer la couverture de ces procès regrette que ceux-ci soient à compter au bout du doigt.
Il réalise par ailleurs que parmi les Organes de Presse qui s’intéressent à couvrir les audiences, nombreux soient moins permanents.
C’est ici l’occasion pour le CEPADHO d’encourager toute la Presse, Officielle et Privée, Nationale et Internationale à s’intéresser à la médiatisation des procès en lien avec le massacre et le terrorisme à BENI.
Notre Structure fustige le fait que certains médias se contentent à diffuser les folles rumeurs, les messages d’intox piqués sur les réseaux sociaux ou obtenus des Acteurs, Analystes et Experts déconnectés de la réalité locale quant aux massacres de BENI.
Le CEPADHO estime, en fin, que c’est en suivant minutieusement les procès tenus par la Cour Militaire Opérationnelle à BENI qu’on jugera objectivement du Terrorisme à BENI ou de l’opportunité ou non de recourir à une «Enquête internationale», telle que réclamée par certaines langues.
Ainsi fait à BENI, le 13 Mars 2017;
Pour le CEPADHO,
Maître OMAR KAVOTA, Coordonnateur-Directeur Exécutif.