La nouvelle a créé plus que de l’émoi, lundi 13 mars 2017 dans les milieux concernés à Kinshasa. Dès les petites heures de la matinée, il se rapportait que deux journalistes avaient été proprement égorgés, probablement par les miliciens se réclamant du Chef Kamwina Nsapu dans la périphérie de la ville de Kananga, au Kasai Central. Vérification après vérification, il s’est avéré que de journaliste, il n’y avait que notre consoeur de la RFI, Sonia Rolley, qui s’aventurait dans la région depuis jeudi dernier, sans avoir reçu les autorisations requises des ministères de l’intérieur et de la défense nationale. Parce que depuis plusieurs mois, ce coin du territoire rd congolais est un secteur opérationnel. Où ne n’aventure pas sans risques réels.
Ce n’est que fort tard, presqu’en fin de journée ce lundi 13 mars 2017 que de plus amples précisions ont filtré des officines de renseignements et de la mission onusienne en RD Congo. Donnés pour égorgés, Michael Sharp et Zahida Katalan, des sujets américains et suédois, ne l’étaient peut-être pas encore. Parce que leurs corps n’avaient point été retrouvés. Les deux lascars, des experts de la Monusco et non pas des journalistes, sont donc réputés « disparus ». Ils auraient probablement été enlevés, donc. L’information a été confirmée par le porte-parole onusien en RD Congo, Charles Bambara, qui a assuré à l’Afp que « les deux experts sont portés disparus » dans la région de Tshimbulu. Et qu’« Ils ont été kidnappés au niveau du pont de la rivière Moyo et conduits dans la forêt par des éléments inconnus ainsi que 4 Congolais : trois chauffeurs de taxi-moto et un interprète », selon des précisions de Lambert Mende Omalanga, le ministre rd congolais de la communication et porte-parole du gouvernement, cité par la même source.
Selon des sources crédibles contactées par Le Maximum, les experts onusiens s’étaient rendus au Kasai Central à la recherche de « fosses communes » qui auraient été découvertes dans la région. Et au sujet desquelles la communauté internationale s’affaire à diligenter recherches et enquêtes. Le gouvernement central n’aurait pas été informé de ce déplacement d’experts onusiens que la Monusco elle-même aurait tendance à méconnaître. Une autre source, onusienne celle-là, a expliqué à nos rédactions que « les experts onusiens » ne relèvent pas de la responsabilité de la mission comme telle. Il s’agirait de membres d’un groupe de recherche sur les droits de l’homme dont les travaux sont financés par de plus ou moins obscures officines euro-américaines.
Ce qui n’empêche pas que d’insistantes recherches aient été lancées pour retrouver les otages, selon le ministre Mende. Mais aussi, que l’on s’interroge sur les méthodes d’investigations des missions internationales qui excluent toute collaboration avec les pouvoirs en place d’office. « On coopère ou on ne coopère pas avec ces gens ? Communiqué du Gouvernement du 13 mars 2017», s’est interrogé, avec une pointe de lassitude et d’agacement perceptible, un diplomate rd congolais qui s’est confié au Maximum lundi dans la soirée. La réponse est non, manifestement. On s’entr’espionne, plutôt.
J.N.