Au cours d’un entretien téléphonique avec Le Maximum, le député national et cadre de l’opposition, aile Olenghankoyi, Lumeya-dhu-Maleghi, émet le vœu de voir le Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement demeurer uni. Comme tout le monde dans cette famille politique où beaucoup prêchent désormais pour leurs chapelles particulières. D’après ce membre de la plateforme dite de la Dynamique de l’opposition politique, l’unité consiste en la cohabitation politique entre petites et grandes formations politiques. « Cela signifie que, sur les 2 postes créés (la présidence du Rassemblement et celle du comité national du suivi de l’accord), un poste doit être réservé aux petites formations politiques », à son entendement. « Nous n’accepterons pas que l’Udps et le G7 puissent s’accaparer de tous les postes : la primature, la présidence du Rassemblement et la présidence du comité national du suivi de l’accord. Ce n’est pas l’esprit de Genval. », soutient-il, ferme. Avant de déclarer que « Nous de la Dynamique, nous demandons – et nous avons toujours demandé – que l’on puisse respecter l’esprit de Genval ».
« L’esprit de Genval » c’est quoi ?
En réponse à cette question, Lumeya-dhu-Maleghi explique : « Etienne Tshisekedi a réuni les opposants à Genval. Il a demandé que nous puissions travailler de commun accord afin que nous atteignions l’objectif de l’alternance dans l’unité, afin de gagner la Présidence de la République par la voie des urnes. L’unité que Tshisekedi cherchait c’était l’unité politique … entre les grandes formations politiques (telles que l’Udps, les G7…) et les petites (telles que le Pdc, le Fonus, le Mpcr, etc.) »
Me Lumeya estime donc qu’Etienne Tshisekedi a prouvé à la face du monde que les grandes formations politiques peuvent travailler ensemble avec les petites. « Quand il tient ses meetings sur le boulevard Triomphal (à Kinshasa) – devant 500.000 à 1 million de personnes (sic !) – la personne choisie par Tshisekedi pour l’introduire lui-même c’est Joseph Olenghankoyi, dont le parti politique (Fonus) a un seul député au parlement. Vous voyez l’importance que Tshisekedi accordait aux petites formations politiques ».
Violation manifeste de l’esprit de Genval : le consensus et non le vote
« Sur les 2 postes stratégiques qui existent, l’Udps et les G7 s’en accaparent. Si tous les candidats éliminés sont issus des petites formations politiques (que ce soit Lisanga Bonganga, que ce soit Martin Fayulu, que ce soit Diomi Ndongala, que ce soit Olenghankoy, etc.) nous trouvons que l’idée de Genval est en train d’être violée, si nous ne tirons pas attention… C’est ainsi que, nous de la Dynamique, nous nous mettons debout pour dire : ‘’Jamais ça’’. Ce n’est pas ça Genval qui a été voulu par Erienne Tshisekedi », poursuit l’élu de Kikwit.
Concernant l’opération qui a porté Félix-Antoine Tshisekedi à la présidence du Rassemblement, et Pierre Lumbi à la présidence du comité des sages de la même plateforme politique, Lumeya-dhu-Maleghi est catégorique : « C’est ce qu’Etienne Tshisekedi ne voulait pas : Il ne voulait pas qu’il y ait des élections démocratiques au sein du Rassemblement. Voilà la preuve qu’il y a violation manifeste de l’esprit de Genval… Avec ça, nous risquons de ne jamais gagner les élections à un seul tour, entre minorité et majorité au sein du Rassemblement ».
Quant à la prise des décisions au sein du Rassemblement, le cadre de l’opposition politique rappelle aux frères et sœurs de sa famille politique que leur maître, Etienne Tshisekedi avait dit que les décisions doivent être prises de façon consensuelle. Il s’étonne donc du fait que les siens précités aient laissé tomber le consensus pour se lancer dans le vote démocratique. « Or, avec le vote démocratique, nous ne trouverions rien », a-t-il insisté.
MODESTE MBUYI