La polémique autour du retour du corps d’Etienne Tshisekedi wa Mulumba, le président de l’UDPS décédé début février dans une clinique bruxelloise, repart de plus belle. Lundi 6 mars 2017, la famille du défunt, par la bouche de son jeune frère Mgr Gérard Mulumba, a annoncé le report de la date du retour de la dépouille mortelle à Kinshasa, préalablement prévue le 11 mars 2017. “Nous avons annulé la date du 11 parce que nous ne sommes plus pour le site de la Gombe“, a déclaré l’ancien évêque de Mweka au Kasai Central, cité par nos confrères de l’AFP. Le prélat explique que “Nous avons pris cette décision à mon retour de la Belgique car l’ensemble du parti [UDPS] est contre cet endroit” et “nous nous alignons sur le point de vue du parti, nous allons négocier [avec les autorités] pour un autre endroit“. Ce seraient les combattants de l’UDPS qui s’opposeraient à l’inhumation de leur leader au cimetière de la Gombe où des travaux d’érection d’un mausolée allaient bon train depuis plusieurs jours, sous l’égide de l’Hôtel de Ville de Kinshasa, qu’il faut arrêter. Un prétexte qui ne convainc pas grand’monde, tant l’UDPS a multiplié des conditionnalités au retour du corps de son président. Dont ce refus de voir l’actuel 1er ministre, un transfuge du parti de Limete, diriger les obsèques de son ancien mentor. “Il faut trouver un modus vivendi. C’est simplement d’obtenir une autorisation d’enterrer notre leader au siège du parti, en attendant des jours meilleurs où on pourra lui ériger un mausolée digne de lui, digne de sa carrière politique“, a pour sa part déclaré Félix Tshisekedi, le fils de l’opposant défunt, également cité par l’Afp.
Réuni hier pour statuer sur la question après que l’Hôtel de Ville l’eût informé de la volte-face de la famille, le gouvernement a pris acte du refus de l’offre d’organisation des obsèques et d’inhumation du défunt 1er ministre honoraire, selon les sources contactées par Le Maximum tard dans la nuit du 6 mars 2017. Un communiqué officiel signé du ministre de la communication et des médias et porte-parole du gouvernement assure prendre le peuple à témoin et rappelle : après que le Président de la République eût présenté ses condoléances à la famille de l’illustre disparu, une réunion gouvernement-famille Tshisekedi s’était tenue à Kinshasa sous la direction du vice-premier ministre et ministre de l’intérieur. Qui a décidé de la prise en charge des obsèques du 1er ministre défunt, en commençant par faciliter les démarches de rapatriement de la dépouille mortelle. Des moyens financiers ont été mis à disposition, tandis que le Gouverneur de la Ville a été instruit de convenir avec la famille d’un lieu d’inhumation dans un des cimetières de la capitale. C’est ainsi que le site du cimetière de la Gombe a été choisi et des travaux d’érection d’un mausolée entamés.
Ne pouvant aller contre la volonté de la famille de l’illustre disparu, qui décliné l’offre d’inhumation de feu Etienne Tshisekedi au cimetière de la Gombe, le Gouvernement a décidé l’arrêt des travaux. Tout en réitérant son offre de facilitation de l’inhumation sur le territoire de la RD Congo.
Les sources du Maximum renseignent, en effet, qu’un groupe de sages venus expressément de Mbujimayi aurait sollicité la permission d’inhumer Etienne Tshisekedi dans son village natal, à Mupompa, au Kasai Oriental.
J.N.