Selon l’alors gouverneur de la Banque centrale du Congo, BCC, Jean-Claude Masangu, quelque 20.000 billets de 500 FC de couleur verdâtre, commémoratifs du cinquantenaire de l’indépendance de la RDC, avaient été imprimés et mis en circulation le 30 juin 2010. L’Hôtel d’émission n’en aurait plus imprimé après lui ? Pas si sûr. Néanmoins, ces billets décatis sont devenus rares dans la capitale. Dans l’arrière-pays où ils sont encore visibles, ça fait déjà polémique, conséquence de l’intrusion des politiques dans les affaires.
Suite à une intox plutôt politicienne selon une source BCC, la population de Goma a, au lendemain du 19 décembre, résolu de ne plus consommer le billet de 500 FC. Comme par effet domino, les principales agglomérations de l’Est sont tentées elles aussi par la démonétisation de facto de ce billet de banque qui a pourtant cours légal, a rappelé avec force le directeur provincial de la BCC Nord et Sud-Kivu, Patrice Mulongo.
Les responsables des institutions bancaires et de microfinances ont même eu un entretien avec le vice-gouverneur du Nord-Kivu, Feller Lutayichirwa, sur le sujet. Qui a redit et confirmé la position de la Banque centrale du Congo. Le vice-gouverneur a notamment rappelé que toutes les coupures émises par la BCC ont cours légal sur toute l’étendue du territoire national. « Il n’y a qu’une seule autorité qui puisse démonétiser une monnaie, c’est la Banque centrale, sauf avis contraire ». Dans l’opinion, c’est plutôt l’effet boomerang et même une extension de la mesure de démonétisation qui s’est produit. Aux dernières nouvelles, même les billets de 50 et 100 FC ne sont plus acceptés dans le train-train quotidien dans la région. Si à Kinshasa, le billet de 1 dollar n’est plus accepté dans les transactions plutôt domestiques, à Goma et dans les villes périphériques, outre le billet de 1 dollar, même celui cde 5 dollars peine à se faire accepter, quand bien même la Réserve fédérale américaine n’a jamais démonétisé ni l’un ou l’autre billet.
En RDC, selon le directeur chargé des opérations de la BCC, Jean-Louis Kayembe, 14 % seulement de la masse monétaire circule dans le circuit bancaire, et plus de 4 mille milliards de FC échappent à tout contrôle. Depuis la mise de la Mutuelle d’épargne et de crédit du Congo (MECRECO) sous gestion de la Banque centrale, une crise de confiance s’est installée entre les banques et l’opinion publique dans l’Est du pays. Pourtant Jean-Louis Kayembe avait vite fait comprendre que la mise sous tutelle décidée par la BCC en sa qualité de régulateur du secteur bancaire et des Coopéc, n’a été prise que pour assurer une bonne solidité de la Mutuelle. Que le déséquilibre de la MECRECO est essentiellement lié aux problèmes de gestion, dans la mesure où une quantité importante de devises est octroyée en termes de crédits et dans des investissements des opérations qui ne rapportent pas beaucoup. Que cette situation crée le cumul des pertes qui affectent négativement les fonds propres de la banque. Que l’objectif poursuivi à la BCC est de stabiliser la situation et d’assurer la continuité des activités de la MECRECO. .
Le directeur général à la Banque Centrale du Congo a, par ailleurs, invité la population r-dcongolaise à faire confiance au système bancaire et financier du pays…la plupart d’institutions financières en RDC sont viables, en dépit de quelques cas de faillite enregistrés çà et là ces derniers temps. La RDC compte à ce jour 19 banques.
POLD L.