Les jours passent mais ne se ressemblent pas au Centre interdiocésain de Kinshasa. Pas toujours. Comme ce bel avant-midi ensoleillé, qui a vu deux des délégués aux pourparlers modérés par les évêques de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) en venir quasiment aux mains après s’être copieusement arrosés d’injures : Vital Kamehre et Martin Fayulu. Entre les deux opposants, ça n’a jamais été la lune de miel depuis qu’ils se sont brouillés au sein de la Dynamique des forces acquises au changement. Aux pourparlers des cathos, leurs rapports ne se sont guère améliorés. Pas du tout. Au cours d’un échange plutôt houleux en plénière, Vital Kamerhe, défendant avec hargne l’accord politique du 18 octobre 2018, est parvenu sans trop de peine à noyer l’argumentaire haché de Martin Fayulu, qui se débrouillait plus mal que bien pour défendre un nouvel ordre constitutionnel en RD Congo. A court d’arguments, Martin Fayulu, oubliant de s’adresser au bureau, s’est retrouvé vers son contradicteur, Vital Kamerhe donc, qu’il a abreuvé d’injures. Une denrée facile, à portée de la bouche. Les sources du Maximum chez les calotins rapportent, horrifiées, que Fayulu aurait traité Kamerhe de … putain. Ce à quoi ce dernier répondit en vantant l’esthétique de ses attributs masculins. « C’est parce que je suis beau que les femmes m’aiment. Ce qui n’est pas votre cas ». Courroucé, et plus qu’étonné de ce peu de considération pour ses avantages esthétiques, Fayulu réapostrophe Kamerhe : « Qui n’est pas beau. Moi ? ». Imperturbable, le patron de l’UNC lui répond, l’air absent : « Comment, vous ne vous êtes jamais regardé devant un miroir ? Vous n’en avez pas chez vous ? ça tire en largeur, votre face ! » C’en était trop, plus que ne pouvait en attendre le patron de l’Ecidé. Fayulu a bondi, comme sur des ressorts, sur Kamerhe, s’attirant l’intervention molle des prélats, qui eux-mêmes n’en revenaient pas : « Pas ici ! Pas ici ! Pas ici s’il vous plaît », se plaignait plus qu’il n’ordonnait l’évêque président de la séance.
J.N.