Le ciel n’est pas tombé sur Kinshasa lundi 19 décembre 2016 sur la capitale de la RD Congo. Ni partout ailleurs dans les principales villes du pays. L’expression est abhorrée par certains, parce qu’elle émane d’un acteur politique tout aussi mal aimé mais dont les raisonnements finissent par s’imposer : Lambert Mende Omalanga, le ministre de la communication et médias et porte-parole du Gouvernement. Qu’on l’aime ou pas, les faits sont là, confirmés par nos confrères de la radio onusienne Okapi, que l’on sait représenté à travers tout le territoire national. « La situation est calme ce lundi dans la ville de Kinshasa où un important dispositif sécuritaire a été déployé la veille, le porte-parole de la police a mis en garde ceux qui vont tenter de troubler l’ordre public ou qui vont manifester sans autorisation ce 19 décembre, date qui marque la fin du 2ème et dernier mandat du Président Kabila ». Tout le monde a préféré se cloîtrer chez soi ou alentours, laissant l’initiative d’habituelles échauffourées en pareilles circonstances aux véritables écervelés. Il n’y en a pas eu. Les véhicules de transport en commun, en nombre réduit certes, ont tranquillement arpentés les artères de la capitale, sans heurts. Jusque tard dans la nuit, ça a circulé normalement mais pas densément. Il y avait tout de même peur sur la ville.
A Goma, dans la province du Nord-Kivu, les activités ont aussi été paralysées. Les habitants interrogés ont « craindre d’éventuels troubles et ont décidé de rester à la maison », rapporte Okapi. Des partis politiques ayant prévu des manifestations. Le « camping » annoncé par le Rassemblement tshisekediste-katumbiste au Rond-Point Singer bien connu à Goma s’est révélé un fiasco : pas âme qui vive n’a approché les lieux. Au siège local du MSR/Rassemblement, une dizaine de personnes qui tentait de se réunir a été vidée par la police.
A Lubumbashi, le calme a régné tout le long de la journée. Grâce à une forte présence militaire et policière, selon Okapi. Au centre-ville, « la majorité de boutiques, magasins, super marchés, ont ouvert leurs portes ». Notamment au marché Mzee Laurent Désiré Kabila où les activités se sont déroulées on ne peut plus normalement.
Même situation dans les provinces issues du démembrement de l’ex Katanga, selon nos confrères.
A Mbujimayi, la plupart d’habitant est restée cloîtrée chez elle. Les établissements d’enseignement, à tous les niveaux, sont restés fermés. Les marchés Bakwadianga et Simis, les plus grands de la ville diamantifère, n’ont pas ouvert. Seuls quelques étalages le long de ces marchés ont servi la clientèle.
A Mbandaka dans la province de l’Equateur, les habitants ont paisiblement vaqué à leurs occupations. Ici « pas déploiement des forces de sécurité. Marchés, boutiques, magasins ont ouvert. Dans les banques commerciales, les fonctionnaires perçoivent leurs salaires du mois de décembre » rapporte Okapi.
A Uvira au Sud Kivu, où l’opposition avait appelé à une journée ville morte, « les activités ont été timides dans la matinée avant de reprendre peu à peu ». Tout comme à Bukavu, le chef-lieu de la province, où les activités ont démarré timidement. Ici, les forces de l’ordre « étaient visibles à plusieurs endroits de la ville ». La vie y a néanmoins repris ses droits dès le milieu de la matinée.
Partout ailleurs, un calme plat a donc été observé le 19 décembre 2016.
J.N.