Les clients de la Société nationale de l’électricité, SNEL, l’auront peut-être remarqué qu’une taxe de 1% a été introduite dans la facture de consommation de l’électricité pour le mois d’octobre 2016. Le gouvernement compte ainsi financer les travaux d’éclairage public dans la capitale. Ce qui ne va pas sans polémique.
Selon nos sources, les assujettis visés au départ étaient des propriétaires des véhicules circulant sur les artères de la capitale. Selon les dernières estimations de la CNPR, Commission nationale de la prévention routière, qui remontent à quelques années, 180 à 200.000 véhicules rouleraient à Kinshasa. Même si ces estimations étaient portées au double, elles seraient toutefois inférieures à la clientèle de la SNEL qui a explosé à la suite du boom des constructions que connaît la capitale sans ralentir depuis 10 ans. Voilà ce qui, probablement, aurait conduit le gouvernement à changer de cibles. Aussi, en introduisant la taxe d’éclairage public dans les factures SNEL, les experts du ministère de l’Economie savent pertinemment que les Rdcongolais ne s’intéressent que très peu aux petits détails. C’est ainsi que la redevance TV y avait été précédemment introduite sans susciter de réactions. La campagne menée, par ailleurs, par un certain Tshibumbu sur les restes en dessous de 50 FC que la SNEL ne rembourse jamais lors du paiement des factures de consommation de courant a tourné court. Le concerné ayant, lui-même, a-t-on appris, fait l’objet d’un traitement de faveur à la SNEL. «Comment dois-je payer pour l’éclairage public alors que chez moi, je reste parfois des semaines entières sans électricité », râle Guylain, cadre dans une entreprise de la place, habitant Binza Méteo. «Je vais conscientiser tout le quartier pour renvoyer la prochaine facture à la SNEL…Nous recevrons que des factures sans taxe d’éclairage ! », laisse-t-il attendre plutôt dubitatif sur sa démarche. Une autre taxe sinon un changement de régime de taxation est pourtant annoncé, à moyen terme, pour les entreprises de plus de 250 salariés.
Un audit énergétique sera obligatoire pour toutes les entreprises de plus de 250 salariés ou affichant un chiffre d’affaires supérieur à 50 millions de dollars et un bilan annuel dépassant 43 milliards de dollars…si jamais le gouvernement accédait à la recommandation de l’expert français d’AFNOR-France, Christophe Roland. Pour qui, 50% de l’énergie est utilisée en pure perte dans nombre des bâtiments à Kinshasa.
L’audit se fera sur base de la norme EN 16-247, sinon il est recommandé aux entreprises ciblées d’obtenir la certification ISO 50001, qui exempte d’audit énergétique. En tout état de cause, réaliser un audit énergétique est devenu un enjeu majeur pour toutes les grandes entreprises, notamment pour les professionnels du bâtiment. Beaucoup se forment pour maîtriser la méthode délivrée par la norme NF EN 16-247. Celle-ci est reconnue, par la réglementation, comme étant la plus efficace. Beaucoup de professionnels cherchent à se sortir de ce qui est perçu parfois comme une corvée. Pourtant, l’enjeu est de taille. Selon le formateur Christophe Roland de l’AFNOR en France, 50% de l’énergie est utilisée en pure perte. Les professionnels du bâtiment peuvent espérer dégager entre 15 à 30% d’économie d’énergie. Certains sont d’ailleurs conscients des progrès à réaliser. Mais, par manque d’expérience, ils ont parfois du mal à se situer sur une échelle de valeurs.
POLD LEVI