« Y a-t-il quelqu’un qui a été violé et qui parle anglais ? » C’est le titre de l’ouvrage d’Edwart Behr, dont une partie parle de la RD Congo des années troubles 1960-1962. Un journaliste européen en quête de sensationnel va et revient dans un camp des réfugiés, déterminé de rencontrer une victime de viol. Sans succès. Il décide de monter un scénario du genre. (…)
Evacuation des personnels diplomatiques non essentiels, appel à leurs ressortissants de s’abstenir de se rendre en RDC… A quelques jours de la date qu’elles qualifient de fatidique, le 19 décembre prochain, des chancelleries occidentales montent des stratagèmes, vraisemblablement pour conjurer la réussite d’une manif populaire dont la clé du succès résidera dans les violentes et escarmouches entre forces de l’ordre et manifestants. Si ce n’est pas du marketing de croque-mort, cela y ressemble à s’y méprendre : peu importe l’origine du décès ou la cause de la mort, l’important est qu’il en surviennent en grand nombre, et quelque part profit en soit tiré, fût-ce en matière de vente de linceuls.
Et voilà que sur ces entrefaites, la Belgique et Avocats Sans Frontières (ASF) décaissent la bagatelle somme de 1,5 million d’euros au profit du Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme (BCNUDH). Motif : « la protection, la prévention et le monitoring des violations des droits de l’homme et des libertés publiques dans le contexte électoral de la RDC ».
Selon un récent communiqué de l’Ambassade de Belgique à Kinshasa, l’ancienne métropole porte ainsi à plus de 4 millions d’euros son appui au Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme (BCNUDH) et à l’association Avocats Sans Frontières (ASF) pour couvrir leurs activités jusqu’en 2017.
« Avec ce soutien, la Belgique, en tant que partenaire de la République Démocratique du Congo, reconfirme sa coopération avec le BCNUDH ainsi qu’avec ASF, des organisations respectées et incontournables dans le domaine des droits de l’homme et de la justice qui œuvrent pour que les droits et les libertés de chaque citoyen congolais soient respectés », lit-on dans le communiqué de l’ambassade belge. Qui précise que « ce soutien financier et politique est une traduction de l’engagement profond de la Belgique pour le respect des droits de l’homme, la lutte contre l’impunité et la protection des civils ». La Belgique dit notamment attacher beaucoup d’importance à l’expression du pluralisme, à un espace politique ouvert et aux respects des principes démocratiques parmi lesquels la liberté d’expression, la liberté d’information et le droit d’association. Elle veut ainsi soutenir un processus démocratique inclusif menant à la tenue d’élections transparentes, libres et justes.
NKW.
DE L’ARGENT POUR LE MONITORING DES VIOLATIONS DES DROITS DE L’HOMME : Belgique, la diplomatie du croque-mort
