C’est des véritables fatwas que les frères Souriano, Katebe et Katumbi, depuis leur exil doré plusieurs parts en Europe et aux Amériques, se paient la liberté de lancer, notamment via les réseaux sociaux, contre le régime constitutionnel r-dcongolais : le 19 décembre, la RDC vivrait des moments apocalyptiques si jamais Kabila ne rendait pas son tablier. Ministre (encore en fonctions) des Affaires étrangères, Raymond Tshibanda, a pris la communauté francophone à témoins sur « quelques tentatives de violence » projetées par une frange de l’opposition qui a atteint un niveau on ne peut plus inquiétant dans sa radicalisation.
Alors que Gabriel Kyungu wa Kumwanza, réputé impulsif avec un passé rattrapeur… nazi, mutatis mutandis, semble avoir refroidi ses ardeurs et renonce urbi et orbi à appeler à une quelconque manif le 19 décembre prochain ni à Lubumbashi, ni à Kolwezi, ni dans quelque coin du Katanga que ce soit. Sans doute, l’ancien bourreau des populations katangaises d’origine kasaïenne a-t-il tiré les leçons des dérapages et des crimes indescriptibles consécutifs aux événements de 19 et 20 septembre dernier, l’ancien président de l’Assemblée provinciale du Katanga démembré et toujours membre du Rassemblement, en est venu à nier ses lapalissades incendiaires sur lesquelles, pourtant, existent des preuves sonores et visuelles. Et, notamment, ses propos pour le moins orduriers contre la personne du Chef de l’Etat, Joseph Kabila. L’heure est plutôt à l’apaisement dans le chef de l’ancien patron de l’assemblée provinciale de l’ex province du Katanga, car nul n’a le monopole de la violence, et force doit revenir à la loi.
Que non, du côté des Soriano. Voilà deux frères, fils d’immigré, nés Soriano et donc d’origines diverses au premier degré, bénéficiaires de l’hospitalité légendaire de l’ancien Zaïre, qui s’illustrent par un extrémisme outrancier et mûrissent des scenarii d’Halloween en RDC. Un peu comme en France, où des frères d’origine arabe ont endeuillé moult familles, à Lille notamment. «Tout est imaginable… ce sera terrible », menace Soriano Katebe Katoto dans une interview accordée à IB Times, au sujet de la manif projetée par le Rassemblement le 19 décembre prochain. Le frère aîné de Moïse Katumbi s’emmêle pourtant les pinceaux, voulant quelque chose et son contraire… à l’instar des illuminés…plutôt des ténébreux de Boko-Haram. Alors qu’il plaide pour la poursuite des consultations menées par la CENCO, Conférence épiscopale nationale du Congo, celui qui a déjà été épinglé comme mécène des menées subversives du M 23 de triste mémoire, rejette à la fois toute idée de palabres à l’africaine …soient-elles organisées sous la houlette des Etats où lui et son jeune frère se sont retranchés et rêvent d’un adoubement. « La communauté internationale peut prendre n’importe quelle position, ce qui compte, c’est ce que les congolais veulent : ils ne veulent plus que Kabila soit au pouvoir après le 19 décembre », soutient Katebe Katoto. Qui ne révèle où et quand ce peuple lui a confié ses desseins. Tout naturellement, Moïse Katumbi, son jeune et demi-frère, verse à cœur joie dans la même rengaine à travers des interviews à des médias outre-Atlantique, où il se prévaut de quelque amitié avec Donald Trump, le nouveau Chef de l’Etat US. Comme si cela suffisait pour se faire couronner roi…de la RDC. Ce que désapprouve, sans langue de bois, l’ancien Premier ministre PALU, Adolphe Muzito. «Il y a comme un haussement des épaules de trop et dans la majorité et dans l’opposition», a-t-il déploré. Pour Muzito, le respect de la constitution doit être de rigueur. La démarche pour ce faire ne consiste pas du tout à faire couler du sang. Qui creuse une fosse, y tombe, dit un proverbe grec.
NKW