Il a pris depuis quelques mois la présidence de l’UDECO, le parti politique de feu Banza Mulakayi. Annoncé, à une certaine période, comme Premier ministre en remplacement de Augustin Matata, Jean-Claude Masangu Mulongo, n’a pas pour autant joué au boute-en-train propre aux politiques r-dcongolais. Nombre de décideurs, notamment à la FEC, Fédération des Entreprises du Congo, le reverrait sans inconvénients à la BCC, derechef.
La tournure que prend le dossier BIAC a déçu non seulement des opérateurs du secteur mais aussi de nombreux décideurs pour qui la banque est une épine dorsale sur laquelle ils se fondent pour bien faire les affaires. Hélas. Le Gouv Déogratias Mutombo est attendu dans les prochains jours à l’Assemblée nationale sur l’affaire BIAC. Il va devoir s’expliquer sur sa détermination à céder la BIAC à des intérêts chinois alors que les propriétaires et actionnaires de la banque commerciale tiennent à sa liquidation. «Les Choses se seraient passés autrement avec Masangu », soutient ce banquier qui dit maquer des mots pour louer les capacités managériales de Jean-Claude Masangu.
Retour à l’histoire.
Les caisses de l’Etat ex-zaïrois sont quasi-sèches quand, en 1997, le président Laurent-Désiré Kabila, marqué par différents témoignages recueillis à son sujet, confie à Jean-Claude Masangu Mulango la tâche de rendre l’espoir à la désormais Banque Centrale du Congo. Le nouveau Gouv de la BCC, diplômé de l’Ecole Internationale de Genève, du Worcester Polytechnic Institute (Massachusetts) et porteur d’un MBA de la Louisiana State University,
est, en effet, débauché de CityBank filiale de Citygroup, un poids lourd mondial du secteur bancaire, au sein duquel, grâce à son How-know, Masangu a gravi tous les échelons, du petit contrôleur de gestion en 1981 au Chairman, en fait au DG, en passant par les postes de secrétaire général en charge de la gestion financière, puis des ressources humaines, et l’administration des crédits ainsi que des services juridiques. Mais à la BCC, la «Masunguthérapie» heurte des intérêts occultes au point que le Gouv est en froid avec le Chef de l’Etat. Il est même interpellé par les services. Puis vint la Success story, la RDC a son Roosevelt : l’unique président américain qui accomplit au moins 3 mandats, et sortit les USA de la voie de la banqueroute. Masangu rempile par 3 fois à la tête de la BCC dont les avoirs en devises titillent les 2 milliards de dollars. La nouvelle réforme monétaire qu’il a initiée a redonné une réelle valeur faciale au Franc congolais, le « Mwana Mpwo». Et la RDC est derechef sur la voie de la croissance.
Après près de 16 ans de service, Masangu quitte ses fonctions de Gouv de la BCC grâce auxquelles il a présidé de 2008 à 2009, le Groupe des vingt-quatre (G-24) du Fonds Monétaire International ainsi que celle de l’ABCA (Association des Banques Centrales Africaines), un organe de la CEEAC (Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale). De lui, l’ex-Dg du FMI, DSK, Dominique Strauss-Kahn, n’a eu qu’admiration et dithyrambes. « Les Finances en Afrique sont ma grande passion depuis plus de 30 ans…! », confie JCMM. Auteur de nombreux ouvrages, Masangu est à ce jour un trapu expert en Finances en Afrique, conférencier et consultant international. Parmi ses leitmotiv : l’inclusion financière, un enjeu mondial pour le développement.
POLD LEVI MAWEJA