Ce n’est pas fréquent de la part des Américains de dire son fait au lider maximo de l’UDPS. Depuis le 24 avril 1990, tout semblait permis à Etienne Tshisekedi, confortablement installé dans son fauteuil d’opposant éternel à la tête d’un parti qui s’affiche pourtant non violent. Combien, cependant, sont-ils, les Congolais et les étrangers à avoir été victimes des manifestations dites démocratiques se terminant généralement par des affrontements avec les forces de l’ordre ? Depuis le 24 avril 1990, ils se comptent par milliers à la suite des journées «ville-morte», «sit-in», «marches», «meetings». C’est assez significatif que tous les boutefeux de l’Opposition radicale se servent de l’Udps pour mobiliser la rue et se livrer, par la suite, à la comptabilité macabre comme celle de la prétendue centaine de morts, du prétendu millier de blessés et des prétendus deux milliers et demi de disparus autour des événements du 19 et du 20 septembre 2016, en prélude à la «superproduction apocalyptique » promise le 19 décembre prochain …
Dans son communiqué du 21 novembre 2016, l’Administration américaine appelle ouvertement «la coalition du Rassemblement sous la direction d’Etienne Tshisekedi à faire des propositions constructives et pratiques et à s’abstenir de rhétorique incendiaire ou des actions incompatibles avec les normes démocratiques», tout en dissuadant le Président Joseph Kabila de briguer un troisième mandat et de faire réviser la Constitution.
En prenant acte de l’Accord politique issu du Dialogue de la Cité de l’Union africaine, et dont l’article 17 confirme la disposition constitutionnelle selon laquelle «le Président de la République en exercice reste en fonction jusqu’à l’installation effective du nouveau Président élu», Washington n’approuve donc pas le schéma d’une «transition sans Kabila» dont le Rassemblement tshisediste-katumbiste est le porte-drapeau.
A l’entendement des Américains, ce schéma n’a rien d’une proposition constructive ni pratique. Surtout lorsque cette transition n’a rien d’un 3ème mandat, tant il est vrai que dans la Constitution, un mandat présidentiel est de cinq ans, et non de plus ou de moins ce délai. L’Accord politique prévoit 18 mois.
Absence et abondance…
Or, rapporte Gaston Dyndo, ancien directeur de cabinet d’Etienne Tshisekedi, la Majorité Présidentielle et l’Udps avaient convenu, dans le cadre des contacts préliminaires, d’une Transition de trois ans avec Kabila comme Président de la République et un udépésien comme Premier ministre.
Puis patatras ! Un certain 10 juin 2016, à Bruxelles-Genval, les «décideurs» ont sorti par un tour de prestidigitation la plateforme dite du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement. Un conglomérat de revanchards, étant donné que chacun des membres a un problème personnel avec la Majorité Présidentielle et/ou son autorité morale, Joseph Kabila. On en veut pour preuve les exigences contenues dans l’Acte d’Engagement de Genval. Il y est question essentiellement de cessation des poursuites judiciaires et d’arrêt des tracasseries fiscales, outre la libération des politiques prisonniers auteurs d’infractions relevant du droit commun.
La volte-face de l’Udps fera d’ailleurs dire à Edem Kodjo, dans une interview au journal «Le Monde-Afrique» publiée le 20 octobre 2016, parlant d’Etienne Tshisekedi : «En réalité, ce monsieur a changé d’optique depuis qu’il s’est vu intronisé grand chef de l’opposition du conseil des sages [du Rassemblement]. A partir de là, la stratégie n’était pas de négocier, mais plutôt d’imposer une loi dont les conséquences funestes ont été ce qui s’est passé dans le pays le 19 septembre».
Lorsque l’Acaj de Georges Kapiamba (membre du Rassemblement ») lui remettra, début août 2016, la liste des fameux prisonniers dits politiques, la grosse surprise sera l’absence des membres de l’Udps, parce que le parti d’Etienne Tshisekedi n’en comptait simplement pas dans les prisons rd congolaises. Tout le contraire du G7 dont des partisans de l’Unafec et l’Unadef, pris en flagrants délits de troubles à l’ordre public, figuraient sur le vade mecum de Georges Kapiamba.
Leadership négatif
En fait, pour n’avoir jamais été mis à l’index au cours de ces 26 dernières années, Etienne Tshisekedi n’a vraisemblablement pas pris conscience des dégâts humains, matériels et financiers résultant de son intransigeance, davantage alimentée par des alliés opportunistes que par les enfants-maison de son parti politique. Des udépésiens comme Joseph Mukendi, Remy Massamba, Adrien Phongo, Roger Gisanga, Jacquemin Shabani, Bruno Tshibala, Bruno Mavungu et même Samy Badibanga, n’ont vraiment jamais été des boutefeux.
C’est donc essentiellement à cause d’alliés du dimanche ou de la 25ème heure, qu’Etienne Tshisekedi est impliqué, de près ou de loin, dans tous les grands rendez-vous manqués de ce dernier quart de siècle : le 24 avril 1990 avec l’enclenchement du processus démocratique, le 15 août 1992 avec son élection à la Conférence Nationale Souveraine comme Premier ministre, le 17 mai 1997 avec la chute du Maréchal Mobutu, le 30 juin 2003 avec la mise en place de l’ordre institutionnel issu du Dialogue intercongolais, le 18 et 19 décembre 2005 avec le référendum constitutionnel et le 30 juillet 2006 avec le premier cycle du processus électoral. Les rendez-vous, tout aussi manqués, du 28 novembre 2011 avec la présidentielle et les législatives ainsi que du 1er septembre 2016 avec le Dialogue de la Cité de l’Union africaine, corroborent pareille assertion. Etienne Tshisekedi, c’est un leadership négatif qu’il exerce, avec toutes les conséquences qui peuvent en découler.
Pour une fois qu’il est accroché par ses « amis » de Washington, c’est donc sa propre «sagesse» qui est interpellée. Une «sagesse», hélas !, prise en otage par des alliés encombrants…
LE MAXIMUM AVEC Omer Nsongo die Lema