Le DG de la Société commerciale des transports et des ports, SCTP ex-ONATRA, Kimbembe Mazunga, a été suspendu le 22 novembre dernier de ses fonctions par la ministre du Portefeuille sortant, Louise Munga. Une décision qui en a plutôt rajouté à la confusion au du bâtiment administratif de l’ex-ONATRA sur le boulevard du 30 Juin.
L’arrêté de la ministre du Portefeuille est pour le moins évasif, il ne donne pas les motivations pour lesquelles le DG Kimbembe a été suspendu. Munga demande plutôt à Vicky Katumwa, PCA, d’exécuter sa sentence et adjoint le DGA, Lambert Matukumene d’assumer les fonctions de DG. Mais 48 heures après la décision de Munga Mesozi, nos sources attestent qu’il n’y aurait pas eu de remise et reprise entre le DG suspendu et le DG intérimaire. Bien plus, les travailleurs de la SCTP qui observent depuis le 14 novembre un arrêt de travail pour impaiement de 3 mois d’arriérés des salaires ont durci leur mouvement de débrayage. La décision de Mme la ministre sortant du Portefeuille est diversement interprétée à l’ex-ONATRA. Pour bon nombre des travailleurs, Louise Munga est allée au-delà des affaires courantes qu’elle est censée expédier. Même des élus nationaux Ne Kongo se sont mêlés de la polémique, alors que le bureau syndical semble être pris dans un dilemme cornélien. Par ailleurs, il nous revient que le Parquet général de la République se serait saisi du dossier SCTP dans lequel, laisse-t-on entendre, des présomptions de surfacturation pèseraient sur Kimbembe dans le cadre des travaux de modernisation de la gare centrale. L’ancien numéro un du collège en charge des questions des infrastructures dans le cabinet du Chef de l’Etat avait, en effet, en projet de réhabiliter en toute urgence la voie ferrée Matadi-Kinshasa dans l’optique de faire de l’ex-ONATRA le principal transporteur des cimentiers qui s’installent au Kongo central, au moins trois cimenteries devraient commencer à ronronner courant 2017 dans la province. Il s’agit notamment de PPC &Barnet, avec une production de 2 millions de tonnes de ciment gris l’an, de CIMKO, Cimenterie du Kongo, qui s’implante dans le territoire de Songololo pour produire quelque 1.2 million de ciment gris l’an. Kimbembe aurait même déjà réussi à arracher un accord de partenariat avec ces cimentiers. Grâce au chemin de fer, explique ce syndicaliste, même le chantier naval devrait sortir de sa léthargie, car des bateaux qui achemineraient du ciment vers l’arrière-pays devraient subir un contrôle après coup. Avec la mise à l’écart programmé de Kimbembe, c’est tout l’ambitieux projet qui risque de dérailler. A ce jour, la SCTP ne vit que de la manutention aux ports maritimes (Boma et Matadi) laquelle rapporterait 11 petits millions de dollars le mois. La concurrence du nouveau port de Ledya n’est guère pour faciliter les affaires à l’ex-ONATRA.
POLD LEVI