La manipulation de la jeunesse à des fins politiques, Joseph Kabila s’en est élevé avec fougue dans son dernier discours sur l’état de la Nation devant le Congrès. Sur terrain hélas, le mal s’enracine. A Lubumbashi, les jeunes à la solde des G7 ont passé à tabac policiers et simples passants croisés sur le chemin en représailles de jets des pierres dont les résidences des Mwando, père et fils, ont été la cible de la part des jeunes présumés MP (majorité présidentielle). Mais dans cette partie du pays, la coutume remonte à très loin, lorsque sous le Maréchal Mobutu, un certain … Kyungu wa Kumwanza se servait déjà la même catégorie d’âge pour épurer la province des … Kasaïens.
A Kinshasa aussi, le feu couve dans les quartiers Mombele, Yolo Nord et Sud, dans la commune de Kalamu. Jusqu’ à Makala et ses environs où les jeunes se regardent en chiens de faïence. Le 19 octobre dernier, les bandes des jeunes de Yolo auraient opposé un niet catégorique à l’appel à la désobéissance civique dont les hordes des jeunes venus de Mombele (Limete), s’étaient fait favorablement l’écho. Il s’en serait suivi une rixe en règle, maîtrisée par les éléments de police nationale déployés à travers la capitale…en ce jour où la plate-forme de l’Opposition, Rassemblement, envisageait de brandir un carton jaune au cours d’un meeting contre le régime en place. Epicentre du phénomène Kuluna, les quartiers précités sont aussi les théâtres des one man show, des pédanteries, des acteurs politiques visiblement en quête d’un bastion électoral. L’assassinat, début novembre 2016, par balles d’un certain Golba Golbert, la trentaine, reconnu comme leader d’un groupe des Kulunas au sortir d’un débit des boissons, a relancé la polémique sur la guerre de leadership que se livreraient deux acteurs politiques connus, Omer Egbake et Ingele Ifoto, dans ses quartiers crève-misère et populeux du district du Mont-Amba, Makala, Yolo…Mombele.
La justice militaire se serait saisie de l’affaire. Les balles sorties du corps de Golba ne correspondraient pas à celles utilisées par la police nationale soupçonnée, dans un premier temps, d’avoir assassiné le « kuluna ». Dont la dépouille demeure gardée à la morgue de Mama yemo, sur demande de la justice, pour besoin d’enquêtes. La police scientifique est entrée en action. «Nous assistons à des sacrifices humains qui ne disent pas leur nom dans ce quartier. ‘C’est l’œuvre des politiciens », fulmine cette dame rencontrée sur la place commerçante dite Taureau. «(…) à chaque distribution d’argent par des politiciens, le sang finit par couler!», poursuit-elle exaspérée. Un acteur politique avait fait don à un groupe des jeunes quelque 150.000 FC à Yolo. Le soir, la bière a coulé à flots. «Golba avait refusé de toucher à cet argent. Mais un des amis l’a quand même convaincu de prendre même un verre…Il sera tué, criblé des balles, quelques heures plus tard», témoigne un de ses proches. Ici, il se rapporte que les leaders des jeunes qui passent d’un camp politique à un autre sont considérés comme des traîtres et sanctionnés pour ce faire. Deux camps des jeunes s’entre-arrachent le secteur fort peuplé de Mont-Amba, ce n’est pas une révélation : celui d’Omer Egbake, ministre sortant de l’Urbanisme et Habitat, gourou de l’Asbl à caractère tribal, Alliba, Alliance des Bangala, et l’autre à la merci d’Ingele Ifoto Zeze, naguère ministre des Mines. Nous y reviendrons.
NK