On le dit professeur aux Etats-Unis, Gaston Dyndo, le jeune frère du célèbre artiste-musicien décédé il y aura bientôt une décennie. L’ancien directeur de campagne du lider Maximo de l’UDPS, Etienne Tshisekedi, à la présidentielle boycottée de 2006, passe le plus clair de son temps à Kinshasa et se veut acteur politique de premier plan. Et donc ministrable.
Coordonnateur de l’opposition dite extraparlementaire, Gaston Dindo échafaude, par ces temps de formation imminente de l’équipe gouvernementale, un tableau arithmétique politique dont il espère que le Chef de l’Etat, Joseph Kabila, et le Premier ministre, Samy Badibanga, tiendront compte : comme 7 à 8 groupes d’opposants se sont présentés ou ont adhéré au Dialogue, chacun d’entre eux devrait s’en tirer avec au moins un portefeuille ministériel. Selon …le professeur opposant, 4 groupes d’opposition sont venus de l’Assemblée nationale, 1 groupe est venu de la chambre haute du Parlement, du Sénat donc et un autre groupe représentant l’opposition extraparlementaire et le dernier est composé de ceux qui se sont démarqués des options de boycottage prônées par le Rassemblement. Ajouté à cela un critère de son cru, assez éloigné des critères démocratiques en vogue (au moins une base électorale), Gaston Dyndo est d’avis que le choix des futurs ministres devait tenir compte de la méritocratie. Ce à quoi l’autre opposant bien connu pour son sens de la repartie, Justin Bitakwira, rétorque que «Les diplômes ne suffisent plus ». Pour ce chef de file de l’opposition citoyenne, le candidat ministre de l’opposition doit aussi faire preuve de qualité morale, de sagesse (l’élu d’Uvira est lui-même bourré de proverbes ancestraux, qu’il exhume à chacune de ses apparitions publiques). L’élu d’Uvira sollicite, par ailleurs, une réunion entre le Premier ministre opposant, Samy Badibanga, et des chefs des partis politiques et des groupements politiques, exclusivement. «Plus question des réunions de 300, plutôt de 80, 60 personnes » se reprend Bitakwira. Pour lui, les nominations devraient être la récompense d’un combat politique. Il faudrait de ce point de vue gaver l’équipe gouvernementale de 10 portefeuilles de ministre et de vice-ministre.
Non à un gouvernement éléphantesque, soutient par contre, le leader, à sa manière, de l’opposition républicaine, Steve Mbikayi, aussi président du PT, Parti travailliste. Pour qui, Samy Badibanga devrait plutôt compresser son équipe par rapport à celle de Matata Ponyo (48 membres). Promoteur d’au moins deux écoles dont les frais scolaires comptent parmi les plus élevés de la République, Steve Mbikayi, de surcroît député national, ne traverserait plus la ville à pied s’il n’était pas ministre. L’ancien syndicaliste à l’ex. Onatra est, en effet, beaucoup mieux loti que ce leader de l’une des branches de l’opposition, qui loue un «ketch » – nom donné aux petites voitures japonaises qui font taxi à Kin- pour ses déplacements.
NADINE KINGOMBE