Ça gronde au sein de l’Association nationale des parents d’élèves et étudiants du Congo, ANAPECO : l’Hôtel de ville en fait trop. La ministre Kimbuta de l’EPSP (entre autres ministères), Thérèse Olenga, a récemment improvisé une nouvelle taxe muée en carte de santé. En clair, chaque élève doit débourser 3.000 FC pour de probables soins de santé qu’il pourrait recevoir au cours de cette année scolaire. Et ce n’est pas tout.
Depuis le 14 novembre 2016, a-t-on appris, il a été demandé aux chefs d’établissements de procéder au recouvrement forcé auprès des élèves, dénonce un membre de l’Association nationale des parents d’élèves et étudiants du Congo, ANAPECO. Preuve de trop que l’administration Kimbuta tire le diable de la fauche par la queue…quoiqu’elle rejette le fait qu’elle soit obérée, accablée des dettes auprès des institutions bancaires de la place. Par ce temps de vaches maigres, faute de liquidités, les parents n’arrivent même pas à éponger la fameuse première tranche du minerval, leur demander encore de mettre la main dans le porte-monnaie pour un motif sujet à caution, nombre des chefs d’établissements, préfets, directeurs en sont plutôt réfractaires. En tout cas, les écoles privées ainsi que les conventionnées catholiques se seraient déjà prononcées et opposées une fin de non-recevoir au carnet de santé pour élève. Mais voilà que le chef de la sous-division de l’EP/N’djili, un certain Adelard Kasongo Muteba, renseigne-t-on à l’ANAPECO, se serait payé l’outrecuidance de brandir la menace de sanctionner les responsables d’écoles qui ne seraient pas exécuter dans les prochains jours. Selon os sources, rien qu’à l’ITC/N’djili, l’opération de recouvrement de la taxe « carnet de santé » rapportait au bas mot 5 millions de dollars. « Nous dénonçons cette pratique qui consiste à transformer les écoles en régies financières», s’est exclamé, sur les ondes de la radio publique, RTNC, M. Freddy Mawe, membre de l’Association nationale des parents d’élèves et étudiants du Congo. Le comité des parents doit être au préalable informé avant la mise en application de toute décision, dans chaque école, soit-elle officielle, fait-il comprendre. Hélas. Les élèves du secteur officiel devraient aussi payer 5.000FC en vue de l’informatisation des écoles dans le cadre d’un partenariat avec u n privé. Il a même été adjoint aux responsables d’écoles de transférer l’argent collecté dans un compte libellé 130-101-101-825-11-09. Il y a aussi d’autres dépenses inhérentes aux frais ponctuels, aux frais des séminaires, etc. Pendant ces temps, l’Etat n’honore pas sa part d’engagement. La coalition nationale de l’éducation pour tous (CONEPT) et les organisations de la société civile ont convié le prochain gouvernement à allouer 25% des dépenses nationales à l’éducation en vue d’abolir effectivement les frais de scolarité qui demeurent la pire forme d’exclusion des enfants du système scolaire. Les deux organisations ont également rappelé le gouvernement à son engagement pris dans le cadre de la loi-cadre de l’enseignement national promulgué en 2014, d’offrir 8 années d’éducation de base gratuite aux enfants ainsi que 12 années d’éducations primaire et secondaire.
Selon le CONEPT, la RDC perdrait chaque année environ 15 milliards de dollars dans la fraude fiscale alors que les contributions des ménages dans le financement de l’éducation sont estimées à 40.000FC par élève au primaire selon une étude de la Société française des recherches sur l’éducation et la communication, Sofreco. L’ensemble des frais de scolarité de ce niveau d’enseignement ne représentent que 3,8% du montant perdu dans la fraude fiscale et des exonérations et par conséquent ces frais ouvrent la voie à la marchandisation et privent l’éducation de qualité aux enfants défavorisés et ceux vivant avec handicap.
POLD LEVI