La nomination, le 17 novembre courant d’un premier ministre issu des rangs de l’UDPS/Institutionnel ne change rien à l’affaire. Les sources du Maximum sont formelles, un rencontre entre le Président de la République, Joseph Kabila, et l’opposant historique et président du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement, Etienne Tshisekedi, est en préparation. C’est ce qui ressort de l’entrevue que Joseph Kabila a accordé, mercredi 16 novembre tard dans la soirée, à Félix TshilomboTshisekedi, entre autres. Il ne serait plus question, selon nos sources, que de définir les contours et le contenu d’une telle rencontre, la toute première entre les deux personnalités, la question de la primature échue à l’opposition selon l’accord politique de la Cité de l’OUA étant déjà évacuée.
Des questions à discuter entre Joseph Kabila et Etienne Tshisekedi, dans le contexte large d’efforts à consentir pour l’organisation et la tenue d’élections apaisées en RD Congo ne font pas défaut. Même si les concertations engagées par les évêques de la CENCO (Conférence Episcopale Nationale Congolaise) ont permis un rapprochement de vues évident entre les radicaux, l’opposition modérée qui a pris part au dialogue de la Cité de l’OUA, et la majorité présidentielle, des préoccupations demeurent, qu’une rencontre entre Kabila et Tshisekedi pourrait apaiser.
Les sources du Maximum aussi bien à la 10ème rue Limete Résidentiel, le quartier général de l’UDPS et du Rassemblement, et à la majorité présidentielle relèvent que la question de l’élargissement de certaines personnalités en détention pourrait avantageusement être évoquée. Autant que la réouverture d’un certain nombre de chaînes de télévision proches d’opposants, ou encore l’affaire Moïse Katumbi, l’ancien gouverneur de l’ex province du Katanga, pourraient aussi donner lieu à un terrain d’entente avantageux pour la consolidation de la paix. Le fameux partage de responsabilité, dans la territoriale, les entreprises publiques, la Commission Electorale Nationale Indépendante, voire, à la cour constitutionnelle pourrait elle aussi faire l’objet d’éclaircissements avantageux.
Reste que la nomination du président du groupe parlementaire UDPS à l’assemblée nationale pourrait retarder les échéances sans toutefois les refroidir totalement. Sur le sujet, nombre d’observateurs se demandent encore si Samy Badibanga, demeuré très proche de son parti malgré ses responsabilités à l’assemblée nationale, n’a pas été encouragé par Etienne Tshisekedi en personne. Ce conseiller occulte du « Vieux » s’il en est, que l’on avait déjà aperçu conférant avec Félix Tshisekedi, Moïse Katumbi et des proches d’entre les proches de ce dernier il y a peu à Bruxelles ne peut avoir été lâché, estiment des analystes. Qui rappellent aussi qu’au méga-meeting du rassemblement sur le boulevard triomphal, il y a quelques mois, Samy Badibanga plastronnait dignement aux premiers rangs des participants. Encourager en sous main sa nomination à la tête du gouvernement d’union nationale peut donc paraître comme une stratégie du sphynx de doubler ses nouveaux amis du Rassemblement sans trop de casse. D’autant plus que selon les sources du Maximum chez les radicaux, Etienne Tshisekedi aurait opposé le véto le plus strict à une nomination de Félix Tshisekedi, son fils, à la primature. Dans ces conditions, ne restait donc plus que la candidature de Samy Badibanga.
J.N.