Dans le complot de plus en plus ouvert d’une partie de sa classe politique contre la souveraineté et les institutions de la RD Congo, les tirailleurs de l’ancienne métropole rd congolaise en Belgique ne désarment pas. Après la scandaleuse bourde du quotidien « Le Soir », début novembre, qui avait tenté de jeter le discrédit sur l’entourage de Joseph Kabila et la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) sans succès, c’est l’autre quotidien bruxellois, « La Libre Belgique », qui prend le relais du « Soir ». En éructant toute sa déception sur la suite de la mission de la délégation du Conseil de sécurité qui a séjourné à Kinshasa le week-dernier, sans parvenir à imposer les desseins d’une partie de la communauté internationale à Joseph Kabila et avec lui, à la classe politique rd congolaise, en fait. Preuve s’il en était que le dossier rd congolais est bien plus complexe que ne veulent l’entendre les imposteurs occidentaux qui peaufinent des formules « prêt à porter » à partir de salons climatisés des quartiers bourgeois bruxellois.
Jeudi 10 et vendredi 11 octobre, « La Libre Belgique » a publié des pamphlets méprisants pour annoncer l’arrivée de la délégation du conseil de sécurité à Kinshasa et, pour ainsi dire, tenter d’en influencer la suite. Avant de se rendre aux évidences locales et d’accuser Joseph Kabila de faire « … joujou avec l’ONU ». A Bruxelles, nos confrères ne se donnent même plus la peine de s’encombrer de la plus petite objectivité requise dans le traitement et la diffusion de l’information. Les deux « papiers » de « Libre », comme on dit dans le jargon, transpirent à mille lieux à la ronde le parti pris pour l’opposition Tshisekediste-katumbiste née sous les auspices des Libéraux belges il y a quelques mois à Genval : il reproche à Kabila une sorte de manque de révérence à l’endroit d’ambassadeurs des pays membres du conseil de sécurité de l’ONU, autant que de n’avoir pas courbé l’échine devant les impostures de ceux parmi eux qui ont porté le message des comploteurs occidentaux. « La visite des onusiens à Kinshasa s’apparente à un fiasco complet. Le président Joseph Kabila s’est même montré particulièrement arrogant à l’égard de ces émissaires. Il s’est ainsi faussement étonné de leur présence à Kinshasa et de leur intérêt pour la situation en République démocratique du Congo, leur reprochant du même coup de ne pas regarder ce qui se passait chez ses voisins. Dans le même ordre d’idée, alors qu’un émissaire britannique l’interrogeait sur sa volonté de respecter la Constitution et de ne pas briguer un troisième mandat inconstitutionnel, le président s’est autorisé à s’interroger sur la possibilité de modifier la Constitution », lit-on dans les colonnes de “La Libre” de samedi dernier. Comme quoi, le séjour de la délégation du Conseil de sécurité aurait été un succès complet si Joseph Kabila avait annoncé qu’il quitterait le pouvoir en décembre prochain, ainsi qu’en rêvent l’opposition tshisekediste-katumbiste, les libéraux belges et une partie de la classe politique en Occident. Mais aussi, s’il s’était montré suffisamment docile devant des ambassadeurs en se gardant de leur rappeler que dans les pays voisins de la RD Congo, il y avait pire en matière de démocratisation sans que le Conseil de sécurité ne se donne la peine de déléguer un parterre de représentants de ses pays membres.
En fait, à la différence de ses confrères du « Soir » qui s’étaient un peu trop précipitamment lancé dans une campagne de diffamation sous prétexte de révéler des détournements dont l’entourage de Joseph Kabila se serait rendu coupable, « La Libre Belgique » la joue sur le registre du mépris du nègre et de ses institutions. Un mépris dont la clé se trouve dans l’occultation volontaire des lois de la RD Congo, principalement de la constitution, qu’elle fait semblant de défendre en arguant du fait qu’au 19 septembre prochain, la présence de Joseph Kabila à la tête de la RD Congo sera illégitime. On croirait entendre parler l’ancien gouverneur de l’ex province du Katanga, Moïse Katumbi, son pendant local, Etienne Tshisekedi, ou encore le secrétaire général de l’UDPS, Jean-Marc Kabund. Mais non, c’est le quotidien belge « La Libre Belgique » qui ainsi, feint d’ignorer que c’est dans la même constitution adoptée par referendum par les rd congolais qu’il est stipulé que le Président de la République en fonction reste en place jusqu’à son remplacement par le nouveau Président de la République élu.
Pas la peine de fouiner bien loin pour découvrir les sources qui inspirent nos confrères en Belgique : ce sont, après celles de Genval qui exigent le départ du pouvoir de Joseph Kabila « sans autre forme de procès » que la volonté d’une poignée de libéraux belges, les conclusions des quelques heures de conclave tenu au siège de l’UDPS à Limete par les radicaux tshisekedistes-katumbistes. Le pamphlet de « La Libre Belgique » du jeudi 10 novembre dernier est éclairant à ce sujet, puisqu’il soutient que « L’opposition (à l’exclusion du MLC de Jean-Pierre Bemba), regroupée en un “Rassemblement, s’est, elle, prononcée pour le départ de Kabia le 19 décembre, ce qui est constitutionnel, et l’ouverture d’un “régime spécial” (destiné à “assurer la gestion du pays de manière à organiser sans tarder les élections dans le respect de la Constitution ». Ci-git toute la supercherie et le parti-pris : ni l’une ni l’autre de ces deux propositions du « Rassemblement » ne sont constitutionnelles. En Belgique, on ne l’ignore pas, mais c’est le mépris envers les nègres rd congolais, ces anciens colonisés, qui l’emporte manifestement.
J.N.