Jour J – 3 pour la publication du gouvernement d’union nationale ? Plus que probable. Le 8 novembre dernier, les co-modérateurs du dialogue politique national pour le compte de la majorité présidentielle et de l’opposition politique ainsi qu’une représentante de la société civile l’ont assuré au cours d’un point de presse. Alexis Thambwe Mwamba et Vital Kamerhe ont annoncé la mise en place de cette équipe gouvernementale le 14 novembre courant, dans trois jours donc.
Ce délai semble correspondre à l’évolution des consultations engagées par la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) avec les radicaux de l’opposition à la demande du Président de la République, Joseph Kabila. Le Chef de l’Etat a tenu à jouer son va-tout pour élargir la signature de l’accord politique issu du dialogue de la Cité de l’OUA à l’opposition Tshisekediste-Katumbiste, réfractaire jusque-là. Et les évêques ont enfourché leurs cannes pour des va et viens remarqués entre Limete, le fief des tshisekedistes, et le Palais de la Nation, qui abrite le cabinet du Président de la République à Kinshasa. Rien qu’au cours de la semaine qui tire à sa fin, les calottes sacrées catholiques se sont rendues à deux reprises chez Etienne Tshisekedi. Et au moins une fois chez le Président de la République, mercredi 9 novembre. Ils devraient y retourner ce vendredi après-midi, pour une dernière entrevue, selon les sources du Maximum à la présidence et chez les radicaux de Limete.
« Les choses évoluent assez bien », a confié laconiquement au Maximum une source à la présidence, qui rechignait manifestement à en dire plus. « On en a déjà vu des mûres et des pas vertes avec nos frères de l’opposition », se justifie-t-il, comme pour justifier son peu d’allant. Chez les radicaux, on se montre plus disert sur la question. Pour expliquer néanmoins que « le plus dur est derrière nous ». Les divergences fondamentales ont été aplanies : sur l’exigence des opposants de voir Joseph Kabila quitter le pouvoir le 19 décembre prochain, et sur l’organisation des élections en 2017.
Nos sources rapportent que les radicaux ont exigé de Joseph Kabila des assurances sur le respect de la constitution et lui ont demandé de s’engager à ne pas la modifier et à ne pas convoquer un referendum. Ce à quoi le Chef de l’Etat aurait rétorqué en renvoyant les évêques aux assurances données au Pape François sur tous ces sujets, il y a peu, en présence du Nonce Apostolique. Les deux parties s’en sont montrées satisfaites et la question serait réglée.
Sur l’organisation des élections en 2017, les sources contactées par Le Maximum rapportent que chez les radicaux, il s’agit de postures de négociation susceptible d’évoluer. Les opposants seraient en réalité convaincus de la nécessité d’envisager la tenue d’élections crédibles autour de 2019. « Les élections en 2018, c’est fallacieux et intenable, tout le monde le sait. Alors autant se donner du temps, franchement », confie une source qui a requis l’anonymat. Comme pour dire que cette question aussi ne pose plus de problème.
Aux dernières nouvelles, les concertations des évêques en étaient à la question de la désignation du prochain premier ministre qui, ainsi que le prévoit l’accord politique de la Cité de l’OUA, devrait être un représentant de l’opposition. Joseph Kabila aurait demandé à Etienne Tshisekedi et ses hommes de lui proposer trois noms de primaturables. Jeudi 10 novembre 2016, le Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement s’était longuement réuni pour en décider, Etienne Tshisekedi rechignant à se soumettre à l’exercice de désignation de trois personnes au lieu d’une seule, ce qui lui permettrait d’être le seul à désigner à cette haute charge. Ce que beaucoup à Limete désapprouvaient jusqu’au moment où Le Maximum mettait sous presse.
En principe donc, les évêques catholiques devraient apporter la réponse de Limete au Palais de la Nations dans les heures ou jours qui suivent.
J.N.