Simple copier coller, mutatis mutandis, du code forestier camerounais, le code forestier r-dcongolais n’aura été qu’un attrape-nigaud. En près de 15 ans, il n’a apporté que désillusions et privations. Et pourtant, les experts de la Banque mondiale prophétisaient une multiplication par 60 ou par 100 de la production qui atteindrait ainsi 6 à 10 millions de mètres cubes par an. Aussi que sur un total de 90 millions d’hectares de forêts, 60 millions pourraient devenir des forêts de production permanente.
En termes clairs, les deux tiers des forêts r-dcongolaises ont été soumises à un régime d’exploitation industrielle sauvage susceptible de détruire les sources d’eau, d’anéantir la faune, de faire disparaître de précieuses végétations utilisées notamment comme remèdes efficaces dans la médecine traditionnelle. Dans son livre, « Vers une deuxième indépendance de la RDC », Colette Braeckamn, soutient que « s’étant aperçus du chaos qu’ils ont semé au cœur de l’Afrique centrale, les fameux experts de la Banque mondiale et de la « communauté » internationale veulent se faire bonne conscience en échafaudant des mesures aux contours flous pour le gel de l’exploitation des forêts même pour le bois de chauffage des communautés autochtones. Contre des promesses mirobolantes des compensations ». La R-dCongo a, en réalité, été tournée en bourrique.
Quand bien même que nos forêts aient été soumises à toutes les cures: REDD++ (Réduction des émissions résultant du déboisement et de la dégradation des forêts, Nouvelle initiative sur le bassin du Congo, protocole de Cancun, de Rio, de CCNUC, Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, CCNUCC. Et il y a peu, le très médiatisé COP 21 de Paris. La RDC, en fait son ministre de l’Environnement, Bienvenu Liyota à l’époque, déclarait urbi et orbi que la RDC ramènerait 21 milliards de dollars de Paris. Déjà du temps d’Endundo, tout premier ministre de l’Environnement de Matata, quelque 5 milliards de dollars avaient été promis à la R-dC sous le label des « crédits carbone». Aujourd’hui, nombre d’ experts des Etats forestiers africains disent craindre que les «crédits carbone» ne soient qu’un marché des dupes. Que les Etats africains comme la R-dC ont troqué l’exploitation de leur bois contre des illusions occidentales, des promesses mirobolantes des centaines des milliers de dollars.
NADINE KINGOMBE