Pendant qu’à Kinshasa des acteurs politiques, ceux d’une certaine opposition particulièrement, distraient l’opinion autour de préoccupations d’un pouvoir aujourd’hui plus hypothétique que jamais, tant l’existence de la RS Congo en tant que nation et Etat est menacée de partout, les informations en provenance de l’ex. province Orientale sont des plus alarmantes. Tout s’y passe comme si les puissances du monde, qui avaient déjà sacrifié le pays de Lumumba à l’autel de la survie des réfugiés hutu Rwandais en 1994, réactivaient la formule. Du Soudan voisin affluent, depuis plusieurs semaines, des réfugiés qui fuient les affrontements entre les partisans du président Riek Machar et ceux de vice-président, Salva Kiir. Elles ont déjà fait des centaines de personnes tuées. La semaine dernière, des dizaines d’autres sont morts à l’issue de nouvelles violences, provoquant un déferlement de réfugiés vers la RD Congo et d’autres pays voisins du Sud Soudan.
Si on estimait encore à quelque 54000 réfugiés qui ont gagné le territoire de la RD Congo à la fin de la semaine dernière, des sources du Maximum au Haut Commissariat des Nations-Unies pour les Réfugiés (HCR) rapportent qu’au début de la semaine en cours, ce sont bien près de 62.000 âmes qui étaient recensées dans les territoires rd congolais d’Aru, de Faradje, de Dungu, et de Nyangara, où elles logent à la belle étoile lorsqu’elles ne sont pas recueillies dans des familles locales. Parmi ces dizaines de réfugiés, naturellement, des éléments armés proches du vice-président sud-soudanais, Salva Kiir. Dont un certain nombre avait été recueilli par la Monusco il y a quelques semaines, et proposé à des soins médicaux qui requéraient leur état de santé, selon l’ONU.
Seulement, l’affaire, comme avec le Rwanda il y a deux décennies en 1994, n’est pas sans problèmes pour le pays hôte, lié par ses engagements internationaux en matière de réfugiés. Outre d’inévitables problèmes alimentaires surgissent des préoccupations sécuritaires préoccupantes compte tenu de la situation géopolitique dans la sous-région : des réfugiés en armes contre le pouvoir établi sud-soudanais, c’est en perspective l’extension du conflit armé dans ce pays sur le territoire de la RD Congo. La déstabilisation du Soudan par le morcellement de ce vaste territoire en 2 parties dont l’une s’avère ingouvernable est, à n’en point douter, une menace supplémentaire pour la sécurité de la RD Congo qui verrait cette partie du territoire national s’enfoncer dans les affres de l’insécurité semblable à celles qui pourrissent la vie de civils innocents dans la région de Beni. Mais nul, dans la prétendue communauté internationale qui ne dissimule ses prétentions à régenter le monde ne semble se soucier de ces problèmes sécuritaires rd congolais.
En fait, selon des observateurs peu impertinents, il n’est pas si erroné que cela de lire dans l’évolution de la situation politique soudanaise un vaste projet de néantisation d’une partie du continent africain allant de la République Centrafricaine à la RD Congo en passant par le Sud Soudan. Qui ferait l’affaire de ceux qui depuis des lustres rêvent de balkaniser le pays de Patrice Lumumba. L’affaire est à suivre d’aussi près que possible.
J.N.