La RDC n’a plus que 928 millions de dollars dans ses caisses logées à la BCC. Les réserves en devises de la RDC ne représentent plus que 4 semaines d’importations des biens et services, a déclaré lundi 10 octobre 2016, le ministre de l’Economie, Modeste Bahati, au sortir de la réunion de la Troïka stratégique.
Le ministre de l’Economie n’a pas cependant avancé une quelconque raison de la baisse des réserves en monnaie forte de l’Etat. Bahati indique toutefois que le taux d’inflation se situe à ce jour à 4.68 % alors que le taux de croissance est à 4,3%. Mais, avis d’experts, la situation demeure volatile et est largement tributaire du taux de change entre le Franc national et la devise américaine. Le taux de change s’établit officiellement à 1027 FC/le dollar ; contre 1187 au taux parallèle, le plus achalandé. Pour mémoire, la commission ECOFIN de l’assemblée nationale avait, courant février 2016, formulé des observations sur certains indicateurs du cadre macroéconomique ayant sous-tendu la Loi de Finances rectificative de l’exercice 2016. Il s’agit principalement du taux de croissance, du taux de change et du taux d’inflation. Y faisant suite, le Comité Permanent de Cadrage Macroéconomique (CPCM) s’était réuni en urgence pour revisiter ce cadrage sur la base des réalisations à fin mars 2016. Les indicateurs issus de cet exercice se présentent comme repris dans le tableau ci-dessous.
Principaux indicateurs révisés pour 2016
Indicateurs Niveau initial Niveau actuel
Taux de croissance du PIB 6,6% 5,3%
Déflateur du PIB 3,21 3,33
Taux d’inflation moyen 2,6% 3,2%
Taux d’inflation fin période 3,4 4,2%
Taux de change fin période (FC/USD) 939,9 970,0
Taux de change moyen (FC/USD) 933,45 948,5
PIB nominal (en milliards de CDF) 36.980,7 37783,9
Source : Comité Permanent de Cadrage Macroéconomique (Mai 2016)
Comparativement à la situation communiquée initialement, il se dégage un léger recul de l’activité économique. En effet, suivant ce nouveau cadrage, la croissance devrait se situer à 5,3% à fin décembre 2016 contre 6,6% arrêté initialement. Ce léger repli est consécutif à la contraction de la production dans le secteur minier.
S’agissant de l’inflation à fin période, l’objectif a été revu à la hausse pour se situer à 4,2% contre 3,4% fixé initialement. Cela fait suite, d’une part, à la persistance des frémissements observés sur le marché de change depuis janvier 2016 et, d’autre part, à la tendance à la hausse anticipée sur les prix de certains produits alimentaires importés.
Pour ce qui est du taux de change indicatif prévisionnel,il est revu à 970,0 FC/USD à fin période et à 948,5 FC/USD en moyenne annuelle, contre des projections initiales de 939,9 et 933,45 FC/USD, respectivement. Il sied de mentionner que le présent cadrage, note le comité permanent de cadrage mcroéconomique, est susceptible de connaître des modifications au regard des évolutions de l’environnement économique intérieur et international.
NADINE KINGOMBE