Samedi 1er octobre 2016, le président de la Commission Electorale Nationale Indépendante, Corneille Nangaa Yobeluo, a présenté un chronogramme pour l’organisation des prochaines élections en République Démocratique du Congo. Il s’agit d’un ensemble de prévisions opérationnelles techniques qui tiennent compte des options levées par les parties prenantes au dialogue politique, l’opposition, la société civile et la majorité présidentielle. Il en ressort que la CENI a besoin de 504 jours pour organiser en même temps les élections présidentielle, législatives et provinciales. 504 jours qui courent à dater de la fin des opérations d’identification et d’enrôlement des électeurs déjà en cours, et qui prennent fin le 31 juillet 2017.
504 jours à dater du 31 juillet prochain, cela signifie que les différents scrutins électoraux ne peuvent se tenir qu’en novembre 2018, soit d’ici un peu plus d’un an. Encore que cet allongement des échéances électorales aurait été plus grave si le gouvernement rd congolais n’avait pas décaissé, il y a plusieurs moins, les fonds nécessaires au lancement des opérations d’identification et d’enrôlement, qui ont débuté début juillet dernier par la province pilote du Nord Ubangi. La centrale électorale se serait laissée prendre aux tergiversations politiciennes qu’il aurait fallu attendre 2 ans supplémentaires avant l’organisation des élections en RD Congo. Les opérations d’acquisition du matériel électoral et d’enrôlement des électeurs auront assurément fait gagner du temps à la République.
En réalité, toute la classe politique rd congolaise, la majorité au pouvoir comme l’opposition politique qui crève d’envie de l’y remplacer était au courant depuis des années : organiser des élections crédibles et satisfaisantes requérait au minimum 2 années de préparation. Cela, l’ancien président de la CENI, le défunt abbé Malumalu l’avait clairement expliqué aux parlementaires ainsi qu’aux parties prenantes au processus électoral depuis 2013, soit deux ans avant les échéances constitutionnelles dont l’opposition fait une fixation aujourd’hui. Pressé de présenter un calendrier global aussi bien par l’opposition politique que par la communauté internationale, la CENI avait présenté, jeudi 12 février 2015, un calendrier prévoyant la tenue de la présidentielle et des législatives le 27 novembre 2016. La proclamation des résultats provisoires de la présidentielle était prévue le 7 décembre 2016, suivie 10 jours plus tard, le 17 décembre, des résultats définitifs. Le nouveau Chef de l’Etat devait prêter le serment constitutionnel le 20 décembre 2016.
Le calendrier global présenté par la CENI, comme les calendriers partiels qui l’ont précédé, ont été rejetés par l’opposition, surtout. C’est à cette frange de la classe politique rd congolaise que l’on doit, en partie, le retard enregistré par le processus électoral en RD Congo. Et c’est, aujourd’hui encore, une partie de la même opposition politique qui rejette les propositions présentées par la CENI samedi dernier. Sans esquisser la moindre proposition alternative, du reste impossible à réaliser, parce qu’on l’a vu au dialogue de la Cité de l’OUA, la centrale électorale rd congolaise est entourée de toute l’expertise souhaitable pour pareil exercice grâce au concours d’experts de l’Organisation Internationale de la Francophonie, et d’autres parties prenantes au processus électoral rd congolais qui collaborent avec elle habituellement. Si Corneille Nangaa avait exagéré en quoi que ce soit, ces organisations internationales l’auraient relevé.
En fait, le problème des radicaux de l’opposition ne situe pas au niveau de l’organisation et de la tenue des élections : ce que veulent les opposants, tshisekedistes et katumbistes, c’est organiser eux-mêmes les scrutins qui les placeront au pouvoir. Rien de moins. Une perspective quasi impossible si l’on s’en tient à la constitution, la même que les uns et les autres prétendent défendre bec et ongles. Il faut donc sortir du cadre légal vers un nouveau cadre à mettre en place, après une insurrection ou un soulèvement populaire, par exemple. C’est la seule façon de faire organiser les élections par des personnes non habilitées pour ce faire, comme les tshisekedistes katumbistes du Rassop.
J.N.