Le sénateur en détention à la Cour Pénale International et président du Mouvement de Libération du Congo (MLC), Jean-Pierre Bemba Gombo, a rendu public lundi 26 septembre 2016 un message de compassion à l’endroit des victimes des manifestations organisées par l’opposition tshisekediste-Katumbiste, lundi et mardi derniers à Kinshasa. Un message d’une page qui déplore aussi bien les pertes en vies humaines qu’en biens matériels, mais qui se garde bien de prendre parti pour les protagonistes d’une scène politique occupée par l’opposition et la majorité au pouvoir.
« Les citoyens congolais disposent d’un droit consacré par notre constitution, celui de manifester publiquement leur opinion ; la démocratie se nourrit aussi se nourrit aussi des aspirations du peuple. Le devoir régalien de l’Etat est d’assurer leur protection au Nord comme au Sud, à l’Est comme à l’Ouest, de jour comme de nuit. Je regrette sincèrement ces vies perdues pour la défense de la constitution », écrit Jean-Pierre dans ce qui peut être considéré comme une critique de l’action gouvernementale en matière de protection des civils, à Kinshasa comme partout à travers la RD Congo. Le président du MLC présente, d’ailleurs, ses condoléances aux familles éprouvées de Kasumbalesa, Kinshasa, Beni, Bukavu et Kananga. Mais cette critique de l’action (ou de l’inaction gouvernementale, c’est selon) se limite là.
Pour le reste, c’est-à-dire la situation politique de l’heure, la position du Chairman du MLC empreinte de la plus grande neutralité, voire, distance de l’opposition dite radicale qui met le feu aux poudres dans son pays. « Un dialogue sincère et basé sur les questions techniques précises liées à l’organisation des élections demeure la seule voie qui doit conduire la République Démocratique du Congo vers une alternance démocratique, gage paix et de stabilité », écrit-il, ajoutant que « Nous devons apprendre à vivre ensemble avec ceux qui quitteront le pouvoir et ceux qui aspirent à y accéder ». On est assez loin des bagarres rangées dans les rues et de la destruction des symboles du pouvoir. Tout autant que des ces préavis qui appellent aux déguerpissements.
J.N.