Les casses et pillages des 19 et 20 septembre 2016, des commerces, écoles, stations-essences, succursales des banques, etc, auront occasionné des pertes de l’ordre de 350 millions de dollars, selon le ministre de l’Economie, rien que dans la ville de Kinshasa.
A ces pertes, Bahati Lukwebo ajoute de nombreux emplois partis en fumée. Selon la police nationale, 114 présumés pillards sont recherchés ou appréhendés. Soit près de trois fois moins que les arrestations intervenues suite à la révolte populaire de 15 au 19 janvier 2015. Plus de 300 personnes avaient été arrêtées à Kinshasa et traduites en justice à la suite de l’appel de l’opposition à manifester contre le vote de la loi électorale amendée dans les deux Chambres du Parlement. Les commerçants chinois particulièrement visés par des casseurs avaient déclaré avoir enregistré des pertes d’environ USD 5 millions. L’on se souviendra que le président de la FEC, principal patronat r-dcongolais, avait exigé de l’Etat de dédommager les entreprises victimes des pillages. Ce qui, selon le Gouv de la capitale, André Kimbuta, sera fait. Cette fois, le Procureur Général de la République se veut intraitable. Il ira jusque dans les centres hospitaliers, s’il le faut, pour récupérer les auteurs, dont les auteurs intellectuels des casses et pillages des 19 et 20 septembre 2016. Il va sans dire que les prochains jours s’annoncent fort agités pour les ténors de l’opposition, organisateurs de la manif’ du 19 septembre 2016.
La réaction de la FEC, principal patronat rd-congolais est très attendue. Sauf imprévu, la Fédération des entreprises du Congo devrait tenir son conseil d’administration à partir du 22 septembre 2016.
Mais de l’avis des analystes, l’opinion des opérateurs économiques vis-à-vis de la RDC devrait désormais être des plus méfiantes. Des sources généralement bien renseignées, un mouvement des commerçants expatriés surtout chinois vers Brazzaville devrait s’accentuer dans les prochains jours.
Mais ces tristes événements sont loin d’ébranler les relations économiques entre la Chine et la RDC. Bien au contraire, l’intérêt des Chinois pour la RDC irait crescendo.
Il sied d’ailleurs de rappeler que les firmes chinoises, dont CREC et Sinohydro, engagés dans le contrat sino-rdcongolais conclu le17 septembre 2007, voilà 9 ans jour pour jour, ont décaissé au bas mot quelque USD 672 millions dans les projets d’infrastructures de base sur les USD 1,7 milliard déboursés notamment pour la modernisation du boulevard du 30 juin, de l’Hôpital du Cinquantenaire ainsi que l’esplanade du Palais du peuple. Des infrastructures par ailleurs très appréciées des Kinois. Qui sont en fait l’objet d’un troc avec les minerais en cours d’exploitation par la SICOMINES, une joint-venture dont la partie chinoise dispose de 66% des parts.
POLD LEVI
MANIF DU RASSEMBLEMENT : USD 350 millions de dommages, les auteurs du saccage vont payer
