L’envoyé spécial des Etats-Unis d’Amérique dans la région des Grands Lacs, Tom Perriello, a été sérieusement pris à partie, dimanche 18 septembre 2016 alors qu’il s’apprêtait à prendre son avion à l’aéroport international de Ndjili. Selon les sources du Maximum, l’incident s’est produit au salon d’honneur de l’aéroport, après que Tom Perriello eût accordé une interview à des journalistes. L’envoyé spécial américain aurait conclu son entretien avec la presse en réaffirmant son souci de «voir Joseph Kabila quitter le pouvoir à la fin de l’année en cours ». Les propos prononcés en présence de quelques élus et cadres des partis CCU et PPRD de Kinshasa présents au salon diplomatique de l’aéroport ont énervé, suffisamment pour que ces sympathisants de la majorité présidentielle s’en prennent vertement à l’envoyé spécial US, le poursuivant jusque sur le tarmac et au bas de l’échelle de coupé du vol Air France qu’il devait prendre. Dimanche soir, Tom Perriello bouclait un séjour de 5 jours, presqu’entièrement consacré au processus électoral rd congolais. De passage à la CENI où il était allé s’enquérir de l’évolution du processus, l’Envoyé spécial US aurait reproché, sans ambages aux techniciens de l’administration électorale qui lui expliquaient les contraintes techniques rendant l’organisation de la présidentielle impossible dans le délai constitutionnel, de « vouloir offrir un nouveau mandat à Joseph Kabila ». L’envoyé US est allé jusqu’à proposer la somme de 50 millions USD pour l’achat de kits électoraux supplémentaires qui, selon lui, permettraient de raccourcir la durée de sa bête noire à la tête des institutions rd congolaises. Une offre à laquelle un expert de la CENI, cité par notre consoeur Sonia Rolley de RFI, a répliqué en accusant le yankee de manipulation : « Où étaient ces 50 millions quand on les cherchait en janvier ? », s’est-il interrogé.
Il semble néanmoins que l’activisme du diplomate américain ne soit pas passé inaperçu du côté de la Majorité présidentielle. Au terme d’une réunion de son bureau politique, dimanche 18 septembre 2016 dans l’après-midi, son porte-parole, l’ambassadeur Alain Atundu Liongo, a rendu public un communiqué accusant Tom Perriello d’immixtion dans les affaires internes d’un Etat souverain et indépendant et de torpiller le consensus issu du dialogue politique national. Des accusations qui survenaient 48 heures après que la Département d’Etat US eût rendu public un communiqué soutenant « … le dialogue inclusif dans la poursuite d’un consensus dans la poursuite d’un plan qui privilégie les élections présidentielles dès que techniquement possibles pour assurer une transition pacifique du pouvoir politique ».
Mais il y a peut-être plus, ou pire, que ce qui est ouvertement et officiellement reproché à l’Envoyé spécial de Barack Obama dans la région des Grands Lacs. Des sources crédibles ont rapporté au Maximum, lundi 19 septembre 2016 dans la journée, que Tom Periello, de connivence avec Moïse Katumbi Chapwe, aurait été porteur de la bagatelle somme de 300.000 USD du chairman lushois destinés au financement de la manifestation du Rassemblement de l’opposition du même jour. Une affaire à suivre.
J.N.