Aux oubliettes, la fameuse opposition pacifique dont Etienne Tshisekedi et son UDPS gavent les oreilles des rd congolais. Ça n’a jamais été que de la fumisterie, en réalité : sous les oripeaux d’une lutte pacifique pour l’avènement de la démocratie, c’est bien de lutte violente qu’il s’agit, pour accéder au pouvoir par des voies aux antipodes des méthodes démocratiques qui sont, par définition, pacifiques. Si par méthodes démocratiques d’accession au pouvoir d’Etat, il faut entendre vote, expression libre de la volonté du souverain primaire.
En fait de méthodes pacifiques, ce que l’UDPS et Etienne Tshisekedi ont fait depuis les années ’90, sous la dictature mobutienne, c’est envoyer des civils innocents affronter des sbires armés jusqu’aux dents, quitte à accuser les autorités « dictatoriales » de pratiquer une répression disproportionnée. Etienne Tshisekedi, c’est l’art d’utiliser les civils comme chairs à canon pour accéder au pouvoir sans autre forme d’expression que la terreur populaire, explique au Maximum un politologue de l’Université de Kinshasa. Qui n’a pas tout à fait tort. Il y a quelques jours encore, le 5 septembre 2016, l’UDPS et sa nouvelle plate-forme politique, le RasOp (Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement), tentait de prendre en otage la rentrée des tous petits, la rentrée scolaire des classes des primaires et des humanités à travers une « journée sans école ». Une initiative qui intervenait quelques semaines seulement après que cette opposition katumbiste eût décrété une journée ville morte dont la réussite fut strictement circonscrite par les instants de peur panique répandue à travers la capitale rd congolaise par des agitateurs professionnels : la veille au soir, dans le quartier de Limete à Kinshasa, des pseudo manifestants avaient entrepris d’effrayer et de conditionner les automobilistes en brûlant des pneus sur la voie publique. La lutte pacifique tshisekediste, c’est du terrorisme, tranche l’interlocuteur du Maximum rencontré sur le campus universitaire de Kinshasa.
Plusieurs années après le début du commencement de son combat politique (contre son ami le Maréchal défunt), on y voit plus clair. Surtout après les assises katumbistes de Genval en Belgique, qui ont accouché d’une plate-forme farouchement opposée au dialogue et, en fait, à toute perspective d’accession au pouvoir par des voies pacifiques, comme les élections. Les katumbistes qui ont réussi le tour de passe de recruter le lider maximo de l’UDPS s’en cachent laborieusement. Ce qu’ils veulent plus que tout, c’est le changement, expression qui remonte de l’époque de la lutte contre la dictature mobutienne, que l’on remplace par la notion fourre-tout d’alternance. Dans l’esprit de Katumbi et de son obligé Tshisekedi, il faut « coûte que coûte » changer de tenants du pouvoir en place à Kinshasa le plus tôt possible. Par la force, selon le RasOp : au cours de son premier meeting populaire à Kinshasa, sur le boulevard Triomphal, Etienne Tshisekedi avait déjà appelé la jeunesse à « se prendre en charge », selon une formule plagié d’un de ses adversaires Mzee Laurent Désiré Kabila. Traduction : prendre les voies publiques d’assaut et perpétrer un coup d’Etat en mode Burkinabè.
Avec ses nouveaux amis du G7, Etienne Tshisekedi semble avoir été gagné par la conviction que les méthodes violentes sont les plus efficaces. C’est l’apport de son ami Raphaël Soriano Katebe et son demi-frère Moïse Katumbi.
Katebe, on le sait, n’en est pas à sa première expérience armée. L’homme d’affaires avait déjà fait partie du Rassemblement Congolais pour la Démocratie, le RCD/Goma, dans les années ’98, qui était porté à bouts des bras à l’époque par Kigali et dont il devint même à un moment premier vice président. Mais il ne s’en est pas tenu là.
Mi-décembre 2008, il y a donc quelques 8 ans seulement, Soriano Katebe était nommément épinglé par un rapport d’experts onusiens qui révélait qu’il comptait parmi les financiers du CNDP, la rébellion menée par le warlord du Nord Kivu Laurent Nkunda, qui avait réussi à occuper Bukavu au Sud Kivu, au nez et à la barbe des forces onusiennes et de la communauté internationale. Laurent Nkunda, Raphaël Soriano Katebe le finançait via son épouse, Nele Devriendt qui effectuait des virements bancaires au profit d’Elisabeth Uwasse, ci-devant épouse Nkunda, par la banque commerciale du Rwanda.
Quant à Moïse Katumbi, il a maille à partir avec la justice rd congolaise dans une affaire de recrutement de mercenaires. L’homme est donc poursuivi dans son pays pour atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat, ayant fait entrer sur le territoire national d’anciens ‘marines’ US sous l’étiquette d’experts agronomes, entre autres. Ces visées politiques immédiates, Moïse Katumbi ne les dissimule guère. « Joseph Kabila doit partir en décembre prochain », clame-t-il, comme s’il était investi d’une mission par on ne sait qui en RD Congo. D’élections ou de toute autre voie démocratique d’accession au pouvoir, l’ancien gouverneur de l’ex. province du Katanga ne pipe mot. Ça n’est pas dans les cordes de cet affairiste plus doué pour les coups fourrés lucratifs que pour des débats sollicitant trop l’intellect.
J.N.