« On ne sait finalement à qui se fier, avec ses rapports d’Ong de défense des droits humains et tutti quanti, qui débitent une chose et son contraire de concert ou presque ». Telle est la réaction d’un étudiant en droit dans une université kinoise au sujet du communiqué rendu public jeudi 15 septembre 2016 par Amnesty international. L’organisation de défense des droits de l’homme, puisque c’est ainsi qu’elle se présente, a accusé les autorités de la RD Congo de mener une politique de « répression systématique » contre les opposants à Joseph Kabila. Plus précisément, « … contre les personnes qui s’opposent au fait que le président Joseph Kabila tente de conserver le pouvoir au-delà du nombre maximal de deux mandats que fixe la constitution », selon les termes du communiqué.
Seulement, au moment où Le Maximum mettait sous presse, au milieu de la journée du même jeudi 15 septembre 2016, était reçu sur les antennes de Télé 50, une chaîne de télévision réputée proche de la majorité présidentielle mais très appréciée pour son professionnalisme, un porte-parole du Rassop – le Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement. Interrogé par une consoeur, l’homme a passé, on y est habitué en RD Congo, tout le temps d’antenne lui accordé à critiquer le dialogue politique qui se tient à Kinshasa, et à réitérer l’ordre intimé par sa plate-forme politique de voir Joseph Kabila quitter le pouvoir en décembre prochain. Sans être inquiété par quiconque, parce que ce type de discours, les kinois en particulier et les RD Congolais en général y sont habitués : ils sont plus que courants.
Cet épisode est loin d’être le seul qui mette à mal les affirmations excessivement généralisées d’Amnesty International. Pas plus tard qu’il y a 24 heures, mercredi 14 septembre 2016, le Bureau Conjoint des Nations-Unies aux Droits de l’Homme (BCNUDH) saluait encore les mesures de décrispation politique prise par le gouvernement en libérant plus d’une centaine de prisonniers dits politiques. Ce en quoi le BCNUDH se montrait plutôt conséquent avec lui-même, parce que dans le rapport semestriel rendu public début juillet dernier, l’organisme des Nations-Unies que les types de violations les plus documentés étaient les atteintes à l’intégrité physique qui avaient fait quelque 1.026 victimes, essentiellement dans les zones affectées par des conflits armées à l’Est du territoire national. Les atteintes à la liberté et à la sécurité des personnes ne viennent qu’en seconde position, selon ce rapport, le plus récent et le tout dernier rendu public par le BCNUDH.
Les affirmations tonitruantes d’Amnesty International prêtent donc au doute. Elles ne passent plus comme par le passé dans l’opinion publique en RD Congo. « Seules des regroupements politiques intéressées au pourrissement de la situation au pays de Patrice Lumumba y trouvent leur compte », affirme au Maximum un sympathisant du Parti Lumumbiste Unifié (PALU), allié à la majorité au pouvoir en RD Congo. Regroupements politiques intéressées, c’est bien de cela qu’il s’agit avec ces communiqués qui diffusent du faux à dessein, peut-on se convaincre à souhait.
Les incantations d’Amnesty International surviennent moins de 48 heures après que le parlement britannique eût mis à nu les effets induits par ce type de communiqué pour maquiller le scandale occidental en Libye, il y quelque 5 ans. Et apportent une lumière particulière sur les objectifs inavoués poursuivis par des organisations internationales qui, selon de plus en plus d’observateurs, contribuent plutôt à la création de foyers de tension à travers le monde. Le rapport du parlement britannique, rendu public mercredi 14 septembre 2016 fustige l’intervention militaire qui, en anéantissant le Chef de l’Etat libyen, Mouammar Kadhaffi, a quasiment réduit en miette le territoire prospère sur lequel il trônait depuis quelques décennies, entraînant des conséquences incalculables aujourd’hui encore en Europe et sur le continent africain même. L’invasion libyenne était « fondée sur des postulats erronés », reconnaissent aujourd’hui les parlementaires britanniques. Les mêmes postulats que se chargent de véhiculer et de diffuser au quatre vents des organisations douteuses comme Amnesty International. Le bilan de cette intervention, qui visait le renversement d’un régime honni en réalité, est désastreux : «Le résultat est un effondrement politique et économique, une guerre civile et tribale, une crise humanitaire et migratoire, une violation généralisée des droits de l’homme, la dispersion des armes de Kadhafi dans toute la région et l’apparition de l’État islamique en Libye», écrivent les parlementaires britanniques, pour la plupart membres du parti conservateur, du reste. Ou encore, que le résultat de l’opération est « … un effondrement politique et économique, une guerre civile et tribale, une crise humanitaire et migratoire … ». C’est tout dire. Et fort tard, en ce qui concerne la défunte Libye.
En ce qui concerne la RD Congo, Amnesty International, Human Right Watch, FIDH et d’autres organisations du genre, semblent s’être donnés le mot d’ordre de transformation du pays en Etat Failli. Pour justifier toutes OPA possibles sur ses ressources. Qui ne laissent personne indifférent, c’est connu. Derrière le paravent d’organisation internationale de défense ou de promotion de ceci ou cela se dissimulent, en réalité, de vils et funestes projets mercantiles.
J.N.