Un esclandre de quelques jours, puis il a repris. Le dialogue politique proprement dit, piloté par le diplomate Togolais Edem Kodjo, a bel et bien redémarré jeudi 15 septembre 2016 dans l’après-midi. Après que l’opposition, conduite elle par l’UNC Vital Kamerhe, eût suspendu sa participation aux assises de la cité de l’OUA à Kinshasa, pour mettre la pression sur la majorité présidentielle et l’amener à accepter le principe de la tenue le présidentielle avant tout autre scrutin. Elle estimait avoir le droit de se montrer intraitable sur le sujet après avoir « concédé », selon Kamerhe, la refonte totale du fichier électoral. Cette exigences assurément maximaliste avait été jugée « extrémiste » par les sociétaires de la MP qui ont à leur tour imposé un réaménagement de leur cru. La majorité présidentielle exigeait en effet d’entamer le processus des élections par les locales et les communales pour terminer par la présidentielle en passant par les législatives et les provinciales.
Mercredi 14 septembre 2016 dans l’après-midi, les principaux écueils à la poursuite du dialogue politique proprement dit ont été levés. Si certains acteurs politiques rd congolais ont espéré avoir la peau de l’ancien premier ministre togolais et secrétaire général de l’OUA, ils se sont lourdement trompés. L’homme a simplement obtenu des parties prenantes l’organisation d’élections tout en un : la présidentielle, les législatives et les provinciales se tiendront en même temps. Et si les moyens financiers le permettent, les locales et les municipales aussi. Tel est l’accord trouvé après des nuits des négociations. Il permet à la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) d’élaborer un calendrier électoral fondé sur le compromis trouvé par la classe politique, toutes tendances confondues.
La question du financement des scrutins a, elle aussi, trouvé une solution, plutôt radicale. Alexis Thambwe Mwamba, ministre de la Justice et Co-modérateur du dialogue pour le compte de la majorité présidentielle, a annoncé que les élections seront financées entièrement par le Trésor public rd congolais, qui tient à se mettre à l’abri de tout chantage. Une décision qui met fin à un attentisme de mauvais aloi, qui a vu la RD Congo ne tenir que les scrutins électoraux qui profitent à ses partenaires : la présidentielle et les législatives.
La refonte de l’exécutif, voire la formation d’une nouvelle équipe gouvernementale est, elle aussi, acquise. Alexis Thambwe Mwamba l’a annoncé sans ambages mercredi 14 septembre 2016. On devrait, soit assister à l’entrée d’un certain nombre d’opposants ou à la désignation par le président Joseph Kabila d’un nouveau premier ministre au terme du dialogue politique national inclusif qui prend fin, sauf imprévu, le 16 septembre 2016.
J.N.