Les débats ont été houleux, annonçait à la presse qui l’assaillait littéralement mercredi 7 septembre 2016 au terme d’une plénière qui s’était prolongé inhabituellement jusqu’autour de 19 heures, Jean-Lucien Bussa, l’un des porte-voix de l’opposition. Presque mêmes propos de la bouche d’Alexis Thambwe Mwamba, qui a fait état d’échanges riches dans le compte-rendu de la journée communiqué conjointement avec son collègue le Co-modérateur de l’opposition, quelques minutes plus tard, le même soir. A l’évidence, à la cité de l’OUA, le train a pris de l’allure avec l’entrée des participants dans le vif du sujet : les 11 points inscrits à l’ordre du jour des travaux du dialogue proprement dit.
La journée avait pourtant commencé par les interventions d’experts, avant les fameux échanges qui ont vu les deux camps politiques, l’opposition et la majorité, développer leurs points de vue. Les mêmes que ceux qui divisent l’opinion depuis plusieurs mois, à quelques nuances près, désormais. Corneille Nangaa, le président de la CENI a développé les différentes options, trois en fait, qui permettent l’organisation des élections en RD Congo : la reprise, tel quel, du fichier électoral de 2011 (avec ses imperfections, mais qui présente l’avantage de la possibilité de respecter les fameux délais constitutionnels) ; la révision partielle du fichier électoral, et ; la refonde totale du même fichier. C’est ici, en fait, que les Romains s’empoignèrent.
L’opposition a carrément accusé le Gouvernement et la CENI de retarder la tenue des élections dans l’intention d’aboutir à une modification de la constitution. En conséquence, ils doivent être placés devant leurs responsabilités et mis en demeure d’organiser les scrutions dans les 4 mois qui restent pour ne pas violer la constitution.
Tout le contraire du point de vue de la majorité présidentielle qui a avancé des arguments liés à la crise économique et financière mondiale, doublée de problèmes sécuritaires auxquels la RD Congo fait face depuis quelques années. La famille politique joséphite a également insisté sur la nécessité de réviser le fichier électoral afin de le rendre crédible avant d’aller à des élections empreintes de paix, avant et après.
Les échanges de mercredi dernier n’ont pas réussi à épuiser le sujet, ainsi que l’ont reconnu aussi bien Jean-Lucien Bussa que les Co-modérateurs des deux parties en présence. Ils devaient se poursuivre au cours de la plénière de jeudi 8 septembre 2016 avec les réponses du président de la CENI, Corneille Nangaa, aux préoccupations des uns et des autres.
Plutôt que de commencer les travaux en commission, il semble s’être dégagé un consensus sur la nécessité d’épuiser l’examen de tous les 11 points inscrits à l’ordre du jour du dialogue, avant d’approfondir les différents sujets en toute connaissance des tenants et aboutissants. L’état des lieux du fichier électoral, la séquence des élections, les mesures de confiance, le calendrier électoral en tenant compte des points précédents, les mesures d’équité et de transparence du processus électoral, la sécurisation du processus électoral, la sécurité des personnes sur toute l’étendue du territoire national, le budget et le financement des élection, le Code de bonne conduite lors des élections ainsi l’accord politique et les mécanismes de sa mise en œuvre et de son suivi, tous ces points seront examinés avant les travaux en commission, a expliqué Kamerhe à la presse mercredi dernier.
Sont donc attendus en plénière les exposés des experts ès élections de l’Organisation internationale de la Francophonie et de la NDI, les ministres de l’intérieur et du budget sur les questions sécuritaires et de financement, des officiers généraux des Fardc et de la PNC sur les questions de sécurisation du processus, etc.
J.N.
LE DIALOGUE A LA CITE DE L’OUA : Allure de croisière
