L’échec de la journée ville morte convoquée le 22 août dernier à l’ouverture des travaux préparatoires du dialogue politique inclusif n’a pas dissuadé les radicaux de l’opposition rd congolaise réunie sous la bannière du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement. Au terme d’une réunion de rappel des troupes à laquelle avaient pris part des sociétaires de la plate-forme katumbiste et des cadres de l’UDPS, le 29 août dernier, Etienne Tshisekedi a redit tout le mal qu’il pense du dialogue et de son Facilitateur. Mais aussi carrément appelé ses partisans aux troubles : la population a été appelée à rejeter les conclusions des travaux qui se sont ouverts jeudi 1er août 2016 à la Cité de l’OUA dans la commune de Ngaliema. Et à se mobiliser pour participer aux actions de résistance pacifique qui seront décrétées le 1er septembre.
Dans le discours lu au terme de la réunion du lundi 29 août par le MLP Frank Diongo, le Rassemblement projetait des sit in devant les ambassades de la RD Congo à l’étranger et les bureaux de la Commission Electorale Nationale Indépendante dans les chefs-lieux des provinces de la RD Congo. Mais les opposants ne se sont pas arrêtés en si bon chemin parce qu’Etienne Tshisekedi a appelé le peuple congolais à « se prendre en charge conformément à l’article 64 de la constitution » pour barrer la route à toute dérive dictatoriale. L’expression « se prendre en charge » signifiant, depuis l’époque de la lutte contre la dictature de Mobutu, prendre la rue d’assaut, en fait.
A Kinshasa, on fait état de troubles ci et là à travers la ville. Au milieu de l’avant-midi, les parages du stade des Martyrs de la Pentecôte ont été rendus infréquentables par des manifestants qui lançaient des pierres sur tout ce qui bougeait. Les manifestants étaient encadrés par des genvalistes bon teint comme Martin Fayulu et Frank Diongo, selon des témoins. Que la police a dispersé à coup de gaz lacrymogène. Au Rond-Point, sur la route de l’Université de Kinshasa, des troubles ont également été rapportés dans la matinée. Ainsi qu’à Lemba, non loin de là, où des manifestants ont tenté de perturber la circulation en brûlant des pneus sur la chaussée avant d’être dispersés, à coups de gaz lacrymogène ici aussi, par la police. Des manifestations qui ne sont pas de nature à raccourcir la liste de fauteurs de troubles de l’ordre public, que l’opposition et la communauté internationale affublent du nom de détenus d’opinion.
J.N.