C’est officiel désormais : Jean-Bertrand Ewanga Is’ewanga, le désormais ancien secrétaire général de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) de Vital Kamerhe est en train, quoiqu’il en dise, de prendre la tangente. Inévitablement vers les regroupements katumbistes plus « liquides », le G7 ou le Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement actuellement dirigé (pour la galerie) par Etienne Tshisekedi wa Mulumba. Le départ de l’ancien éphémère gouverneur de l’ex. Equateur pour le compte du PPRD était dans l’air du temps depuis plusieurs mois, pourtant. Mais c’est seulement mardi 30 août que l’homme, également passé par les rangs des UDPS Tshisekedi, puis Kibassa sous la dictature mobutienne, a véritablement franchi le Rubicon : en annonçant sa démission de ses fonctions de secrétaire général du parti de Vital Kamerhe. Pour la forme, sans aucun doute.
Dans le fond, le désamour entre Jean-Bertrand Ewanga et ses amis de l’UNC est apparu au grand jour lorsque l’ex. kamehriste a pris part, intuitu personnae, au regroupement des opposants radicaux rd congolais de Genval (Belgique) financé par Moïse Katumbi via son demi-frère Raphaël Soriano Katebe Katoto. L’UNC avait tenté de minimiser l’incident en justifiant cette fugue, mais le mal était fait, irrémédiablement.
A la veille de l’ouverture des travaux préparatoires au dialogue politique du Béatrice Hôtel encore, Jean-Bertrand Ewanga s’était fendu d’une position radicale manifestement éloignée de la ligne officielle de son parti politique en criant sur tous les toits son refus de participer à ces travaux. Avant que 24 heures plus tard, on ne l’aperçoive à l’Hôtel de Béatrice de Kinshasa, plastronnant en compagnie des délégués de l’UNC et mettant à rude épreuve le flegme légendaire du Facilitateur de l’Union Africaine Edem Kodjo par ses interventions inélégantes et grossières.
Evidences occultées
En réalité, à l’UNC, on jouait des pieds et des mains pour occulter l’évidence sinon la dissimuler. Jean-Bertand Ewanga, cela faisait des lustres qu’il se la jouait en solo. Dans les réseaux sociaux, sa défection est sur tous les sites à vocation politique. « On ne peut pas servir deux maîtres à la fois dit la Bible. Si non il haïra l’un et aimera l’autre » a déclaré un cadre du parti kamerhiste à nos confrères de Politico.cd. L’homme révèle qu’Ewanga a adhéré à toutes les structures créées à Genval sans s’encombrer de l’aval de la direction du parti. Bien pire, c’est sans agir ‘ad referendum’ que le désormais ancien SG du parti de Vital Kamerhe avait décidé de faire adhérer l’UNC au conclave de Genval et à ses conclusions politiques particulièrement extrémistes.
S’agissant de la participation de l’UNC aux travaux préparatoires du dialogue, Vital Kamehre, en fin politique, avait pris le soin de consulter au préalable toutes les structures du parti, de la base au sommet, lesquelles auraient levé l’option de la participation, selon les mêmes sources. Le 22 juillet 2016, la direction de l’UNC élargie aux élus et alliés décide donc le plus naturellement du monde de répondre à l’invitation du Facilitateur international du Dialogue politique inclusif moyennant des préalables que le président Kabila et son gouvernement étaient occupés à rencontrer « dans les limites des lois en vigueur dans le pays ». 24 heures plus tard, le 23 juillet, le groupe ayant posé les conditions de sa participation à ces assises, notamment la mise en œuvre de la Résolution 2277 et le respect de la constitution, reçoit les assurances de la facilitation quant à ce et rend public un communiqué rendant compte des points d’accords qui se sont dégagés des échanges. Mais cela n’a pas empêché que deux jours après, l’alors secrétaire général du parti, JB Ewanga sorte du bois pour annoncer sans crier gare la « récusation » du Facilitateur Edem Kodjo.
Taupe katumbiste
Des sources proches de cette formation politique de l’opposition ont confié aux rédactions du Maximum qu’en réalité, comme un certain nombre de cadres de l’UNC, dont le secrétaire général adjoint et ancien gouverneur de l’ex Kasai Occidental, Claudel André Lubaya, Jean-Bertrand Ewanga serait devenu au fil de ces derniers mois une sorte de « taupe » katumbiste au sein de cette formation politique.
C’est donc le richissime affairiste Katangais qui est monté à l’assaut du parti de Kamerhe, qu’il est décidé à réduire en morceaux comme il le fait avec la fameuse « fille aînée de l’opposition » (Udps). La faute de l’élu de Bukavu et candidat à la présidentielle 2011 et sans doute aussi à la prochaine, c’est précisément d’être un adversaire potentiel et un obstacle à la candidature de l’ex gouverneur de l’ex province du Katanga à la prochaine présidentielle.
On rappelle à cet effet que lorsque Moïse Katumbi proposait une sorte d’élections primaires pour désigner le candidat de l’opposition à la prochaine présidentielle, c’est Vital Kamerhe qui fut le premier à opposer son veto à une telle initiative, qui allait, selon lui, aboutir à diviser et irrémédiablement les forces de l’opposition entre eelles. « L’initiative est prématurée, il faut d’abord obtenir que les élections se tiennent », avait tranché le patron de l’UNC. Habitué aux raccourcis et aux solutions faciles « achetées » rubis sur l’ongle, Moïse Katumbi aurait mal digéré ce rappel à l’ordre au sein d’une opposition où il apparaît comme un dangereux arriviste qui ne lésine devant rien pour parvenir à ses fins.
Les défections à l’UNC seraient donc le fait de la guerre à distance que se livrent deux candidats à la présidentielle rd congolaise.
J.N.