Au terme de la consultation leur accordée vendredi 12 août 2016 par la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), Vital Kamerhe qui conduisait une délégation de l’Unc et alliés composée d’au moins 40 partis politiques, a déclaré à la presse être venu répondre à l’invitation des Evêques catholiques qui ont décidé de s’investir dans la recherche des solutions pour aider le pays à aller de l’avant. Pour lui, il faut se lever à des moments de crises comme celle que traverse la Rdc présentement, pour chercher les voies et moyens de ramener l’espoir dans les cœurs des Congolais. C’est par la voie du dialogue qu’on doit y aboutir fait savoir Vital Kamhere, qui rappelle que ledit dialogue doit se tenir sous respect de la Constitution, en vue de convenir sur le calendrier électoral afin que le peuple seul puisse se choisir ses dirigeants. Aux responsables de la Cenco, le président de l’Unc signale avoir dit qu’il fallait définir la nature du dialogue, ajoutant qu’il y a plusieurs instruments juridiques sur lesquels la Majorité présidentielle comme l’opposition sont toutes d’accords, à savoir le respect de la Constitution et la Résolution 2277 du Conseil de sécurité de l’Onu qui rappelle le strict respect de la Constitution. A partir du moment où il se dégage une identité de vues sur la nature du dialogue, « la question du dialogue de ceci ou de cela est vidée », estime Vital Kamerhe. En se demandant que doit-on faire au dialogue ?, l’ancien speaker de l’Assemblée nationale dit en tout état de cause, qu’il y a deux voies à suivre. Soit on fait le dialogue, soit encore on fait recours à l’article 64 de la Constitution, voie qu’il dit être est constitutionnelle. Mais républicainement, il souhaite que l’on donne d’abord de la chance à une voie pacifique. Quand bien même que la convocation du scrutin présidentiel est supposée avoir lieu le 20 septembre 2016 comme l’exige la Constitution, entendez 90 jours avant la fin du mandat du Président en exercice, le président de l’Unc rappelle qu’au regard du rapport de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) que toutes (Majorité et opposition) ont accepté, il ressort après le subterfuge crée par la Majorité présidentielle poursuit-il, qu’à la date d’aujourd’hui il y a quelques possibilités qui se présentent. Premièrement, celle d’organiser les élections avec le fichier électoral fiabilisé en 2015 qualifié de corrompu. Avec celui-ci ajoute-t-il pour le cas présent, il s’agira des élections qui vont laisser dans les carreaux plus de 8 millions des jeunes et 17 millions d’électeurs. L’autre possibilité consiste à fiabiliser partiellement le fichier électoral, seulement que pour celui-ci, l’OIF dit que cette révision partielle prendra 10 mois et demi, alors que la Ceni parle de 16 mois et un jour. En termes d’économie du temps, Vital Kamerhe dit qu’on doit bénéficier de 6 mois. Cet aperçu a été aussi démontré aux Evêques par l’Unc et alliés comme voie royale pour écourter le plus possible le délai de la tenue des élections. Il fait savoir que tout le monde est partie prenante au dialogue, et par conséquent, ce qui sortira de ces pourparlers sera opposable à tous et il ne sera pas question que les conclusions soient uniquement présentées au Président de la République. Ce dernier devra désigner ses plénipotentiaires qui vont l’engager au dialogue. Le but poursuivi ici est d’avoir un calendrier électoral. Pour cela, Vital Kamerhe dit qu’après le dialogue, ils doivent dire au peuple la date des élections présidentielles et législatives. En dépit du fait qu’on dit que tout ce temps conduirait au dépassement du délai constitutionnel, le chef de la délégation l’Unc et alliés fait savoir qu’au regard des scénarios précédemment évoqués, il reviendra aux politiques et à la société civile de lever les options. Toutefois, il est d’avis qu’il ya une possibilité d’organiser les élections dans le délai, à condition de se servir du fichier corrompu et d’exclure les 8 millions de nouveau majeurs. Au nom de cela, Vital Kamerhe dit « il faut savoir dire la vérité au peuple ».
Vu tous ces problèmes qui se posent, le président de l’Unc estime que tout homme d’Etat doit se lever, parce que ajoute-t-il en substance, «plus le temps passe plus cela profite à ceux qui sont au pouvoir ». Et d’ajouter encore, « Il faut regarder le peuple dans les yeux et lui dire la vérité sur la vraie date d’élection, d’alternance au pouvoir». Il a tenu à préciser qu’il ne sera pas question pour eux d’aller redonner un nouveau mandat au Président Kabila comme certains pourraient le croire, rappelant en ce qui concerne des préalables, que l’Unc a déposé une liste des prisonniers politiques et d’opinion ainsi que des médias fermés. Et pour lui, la balle est dans le camp du Président Kabila pour qu’il signe des Ordonnances pour qu’ils aillent dans le dialogue. Il insiste qu’ils n’iront pas au dialogue pour partager le pouvoir mais plutôt pour obtenir un calendrier, parce que l’usure de ne rien faire profite à la Majorité présidentielle d’allonger son mandat.
Didier Okende Wetshi