L’affaire est sur toutes les bouches à Kinshasa. André Kimbuta Yango, le gouverneur PPRD de la ville-province de Kinshasa, a réservé une fin de non-recevoir à la demande de la majorité présidentielle de tenir meeting le 19 août prochain à Kinshasa, devant l’esplanade du Palais du Peuple, ou au Stade des Martyrs, comme le souhaitait le secrétaire général de la famille politique Kabiliste, Aubin Minaku, le 29 juillet dernier.
Le gouverneur de la capitale n’en est pas à son premier exploit du genre, en réalité. André Kimbuta s’est déjà opposé à une autre demande de manifester de sa famille politique au motif qu’elle coïncidait avec la date de la tenue d’une manifestation analogue, de l’opposition.
Seulement, si tout le monde parle de la décision de la mairie de Kinshasa, il en est dont le silence devrait surprendre voire, décevoir : les Organisations non gouvernementales de défense des droits de l’homme, que l’on sait très sensibles en matière de « restriction des libertés ». Car, c’est ce que André Kimbuta fait en réalité interdisant la MP de tenir meeting : il restreint leur liberté d’action voire, des espaces d’expression démocratiques. Mais, curieusement, personne ne bronche. Ni les mystérieux regroupements d’Ong comme l’ACAJ, généralement promptes à dénoncer les décisions analogues lorsqu’elles concernent les partis politiques de l’opposition ; ni les représentations diplomatiques occidentales et les organisations internationales comme l’Union et le Parlement Européens. C’est le silence total.
Tout se passe donc comme si les espaces d’expression démocratique sont la propriété de la seule opposition dans l’entendement des Ong de défense et de promotion des droits humains et de certaines chancelleries et organisations internationales. La majorité au pouvoir n’aurait donc pas les mêmes droits que son opposition, lorsqu’il s’agit d’Etats logés sous les tropiques, particulièrement.
J.N.