La session 2015-2016 de l’examen d’Etat s’est déroulée normalement presque sur toute l’étendue de la RD Congo fin juin dernier. Presque, parce que dans l’un ou l’autre territoire de la province du Nord-Kivu, les épreuves n’ont pas se tenir en raison de l’insécurité entretenue par les rebelles ougandais de l’ADF. Ailleurs comme dans la toute nouvelle province du Sankuru où l’on a déploré une fraude généralisée orchestrée par des responsables publics locaux, les épreuves qui se sont déroulées ont été purement et simplement annulées. Des inciviques, non encore clairement identifiés par l’Inspecteur général de l’EPSP, M. Djamba, lui-même originaire de la province, avaient ouvert les malles contenant les items, les ont résolus et en ont diffusé les réponses « avec les moyens de communication et des bouts de papiers (…) Les réponses ont arrosé un certain nombre d’espaces de la province éducationnelle ».
Une fraude honteuse et déplorable à plus d’un égard, parce qu’elle souille jusqu’à ceux et celles des élèves suffisamment intelligents qui n’avaient nul besoin de ce type de concours pour faire face aux épreuves organisées annuellement par le ministère national de l’Enseignement Primaire et Secondaire. Parmi les ressortissants de cette province natale du Héros national Patrice Emery Lumumba et au Sankuru même, des voix se sont élevées pour protester et condamner. Elu de Lodja et présent dans son fief lorsque le scandale a été rendu public Sankuru, Lambert Mende Omalanga, l’actuel ministre de la communication et porte-parole du gouvernement central, a eu des mots très durs contre les inciviques auteurs de ce coup de Jarnac. Une province qui depuis toujours a offert des sommités intellectuelles à la RD Congo et au monde : il suffit de penser, au-delà de Patrice Lumumba, aux professeurs Alphonse Elungu Pene Elungu, Antoine Wembi Kakese, Victor Djelo Empenge, Kitete et tant d’autres, qui ont formé des centaines des rd congolais d’excellente facture intellectuelle. Réduire le Sankuru en une province tricheuse aux épreuves d’Etat a été ressenti à raison comme une insulte.
C’est donc avec raison que les responsables de l’EPS/INC et leurs collègues de l’ETP ont décidé de l’annulation de l’examen d’Etat sur toute l’étendue de la province du Sankuru. Vendredi 22 juillet 2016, l’inspection générale a annoncé l’organisation d’une nouvelle session du 15 au 18 août 2016 pour l’ensemble des candidats inscrits à la session annulée. La décision a été prise après l’audition des conclusions d’une Commission d’enquête interministérielle dépêchée à cet effet à Lodja, une commission à laquelle s’était jointe la ministre provinciale de l’EPS/INC dont les conclusions furent accablantes. La session ayant été annulée par la faute des préposés de l’Etat et de la province, la nouvelle session de l’examen d’Etat au Sankuru sera prise ne charge par le Trésor public, selon les instructions fermes données par le Président de la République Joseph Kabila qui a été saisi du dossier par le Gouvernement.
Les responsables de l’ouverture par effraction des malles contenant les items de l’examen d’Etat seront sévèrement sanctionnés, selon les informations obtenues par Le Maximum à l’inspection générale de l’EPSP, le Directeur Provincial de l’EPS/INC (Proved) et l’Inspecteur Provincial Principal, les deux plus hauts fonctionnaires de l’Etat affectés dans cette province éducationnelle ont d’ores et déjà écopé d’une mesure conservatoire de suspension administrative par arrêté du Gouverneur de Province, le Professeur Berthold Ulungu Ekunda Lukata, en attendant le fin mot de l’histoire. Affaire à suivre.
MIKA LUSAMBA