Alors que l’opération d’enrôlement des électeurs est annoncée pour la fin du mois en cours à partir de la nouvelle province du Sud-Ubangi, le président des Fonus (Forces Novatrices de l’Union Sacrée de l’opposition), Joseph Olengankoy, déclare qu’il n’en veut pas. L’ancien enfant terrible de l’opposition des années ’90 estime que la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) devrait préalablement publier un calendrier électoral. Faute de quoi, il n’invitera pas sa population à s’enrôler. Olenghankoy réagissait ainsi aux propos de Corneille Nangaa, le président de la CENI qui estime que l’enrôlement des électeurs sur toute l’étendue de la RD Congo s’étendrait sur quelque 2 années, au mieux. Deux années durant lesquelles, selon la constitution, le Président de la République en place demeurera au pouvoir. C’est du glissement, selon les opposants, dont le président du Fonus. Seulement, de population lui appartenant et sensée attendre son mot d’ordre avant de s’enrôler, Joseph Olenghankoy n’en dispose que dans son Sankuru natal, à Lubefu, où il fait partie d’une petite collectivité-chefferie toute acquises à la famille Mukundji. Cela ne fait pas plus de 5.000 âmes à appeler à un éventuel boycott de l’enrôlement.
Le point de vue émis par Joseph Olenghankoy est identique à celui de sa nouvelle plate-forme politique, le Rassemblement. Au cours d’un point de presse, lundi 4 juillet dernier au collège Boboto de Kinshasa, cette frange de l’opposition avait dénoncé le lancement des opérations d’enrôlement annoncé par la CENI. C’est ce que le président des Fonus se charge de vulgariser, sans rappeler à ses sympathisants que la CENI avait dans un passé récent rendu public deux calendriers électoraux, rejetés avec le même bel ensemble par l’opposition politique, toutes tendances confondues. Une stratégie pour retarder les échéances électorales et atteindre le mois de décembre sans que ne se tienne le moindre scrutin. Et donc, à terme, dialoguer pour une période de transition durant laquelle les uns et les autres se partageraient le pouvoir, selon certains analystes kinois.
Didier Okende Wetshi