Le courrier du député national élu de Kinshasa, Francis Kalombo Nkole, date du 23 mai 2016. Il est adressé au Président de la République en sa qualité d’autorité morale du PPRD, avec copie secrétaire général du parti et ne porte sur rien (pas de concerne, en fait. On y retrouve à peu de choses près les mêmes récriminations adressées par le G7 à Joseph Kabila il y a quelques mois : Francis Kalombo estime que l’alternance au pouvoir pose problème ; qu’un groupe de personnes dans l’entourage du Chef de l’Etat s’est emparé des leviers du pouvoir, etc.
Seulement, de Françis Kalombo, tout le monde savait depuis des longs mois qu’il avait franchi le Rubicon et rejoint Moïse Katumbi Chapwe alors que le candidat à la prochaine présidentielle occupait encore les fonctions de gouverneur de l’ex province du Katanga. Sur les réseaux sociaux, Francis Kalombo s’est révélé un des plus grands défenseurs de Moïse Katumbi, depuis de longs moi aussi. On peut donc s’étonner que ce jeune acteur politique, révélé au public kinois grâce sa fréquentation des milieux des artistes musiciens, annonce une démission connue de tous depuis longtemps. Et ce que cache cette sortie médiatique qui survient quelques jours seulement après le départ en Afrique du Sud de son nouveau mentor, Moïse Katumbi Chapwe.
Selon certains observateurs, la lettre sans objet de Francis Kalombo, abondamment diffusée par la presse locale et étrangère, vise à combler un vide, à l’occuper. Tout se passe comme l’ex. PPRD tenait à ne pas laisser s’éteindre la flamme (le brasier ?) allumé, dans l’ex Katanga particulièrement, par Moïse Katumbi. L’homme ne manque pas d’ambition, ainsi qu’en atteste son parcours politique depuis 2006. Francis Kalombo, c’est tout de même ce député élu à Kinshasa pour le compte du PPRD en 2011. En quelques années, l’homme qui ne disposait guère de qualification universitaire au début de sa carrière politique, a bouclé une licence en droit … à l’Université Pédagogique national. Avant de s’inscrire à l’un ou l’autre barreau du pays et d’enfiler toge d’avocat. On attendait encore de voir le nouveau juriste gagner son premier procès, en bonne et due forme, lorsqu’on apprenait qu’il avait rejoint, avant tout le monde à Kinshasa, les rangs de l’ancien gouverneur de l’ex. Katanga. Très peu pour donner des leçons de moralité politique. Et trop tôt.
J.N.