Ça y est. L’UDPS Tshisekedi a livré son point de vue, mercredi 25 mai 2016, sur ce qu’il entend et attend du dialogue politique inclusif : ce sera un dialogue pour céder le pouvoir au vieil opposant et aux affidés qu’il se choisira ou rien. C’est l’essentiel du communiqué distribué depuis Bruxelles le 23 mai par le lider maximo en personne. L’UDPS dénonce la décision du facilitateur du dialogue, Edem Kodjo, d’entamer les travaux de formation du comité préparatoire avec un groupe de représentants de la société civile, prise justement parce que le parti d’Etienne Tshisekedi tarde à communiquer la liste des opposants. Le groupe de représentants de la société civile ne peut résoudre la question politique posée dans la formation du comité préparatoire, qui consiste à bloquer systématiquement le Togolais, de toute évidence. Et ce n’est pas tout, comme le lecteur peut s’en rendre compte à la lecture du communiqué publié ci-après, rendu public dans le dessein de répliquer au point de presse du facilitateur du dialogue national. Etienne Tshisekedi accuse Edem Kodjo de ne pas le rassurer quant à la conformité (le communiqué parle concordance) de sa perception du dialogue avec la feuille de route de l’UDPS, qui n’est pourtant qu’une partie audit dialogue. Notamment, en ce que le vieil opposant exige que la facilitation soit assurée par tous les représentants de la communauté internationale signataires du communiqué conjoint du 26 février 2016 ainsi que les USA.
La suite du communiqué de l’UDPS traduit une stratégie de récupération de leadership au sein de l’opposition politique rd congolaise. Elle condamne le procédé « antidémocratique ». Puis, mélangeant les genres, le N°1 de l’UDPS s’insurge contre le traitement réservé à Moïse Katumbi, Christopher Ngoy et Eugène Diomi Ndongala, tous poursuivis par la justice rd congolaise. Avant de rappeler sa lutte politique à lui, vieille de 3 décennies, qui justifie que tous les acteurs politiques acquis au changement se rangent derrière sa personne. Et la boucle est bouclée : le dialogue selon Etienne Tshisekedi, c’est une joute entre le vieil opposant et « ses » adversaires de la majorité, arbitrée par une certaine communauté internationale pour assurer sa victoire sur ces derniers. Point à la ligne.
Du déjà vu, en fait. L’UDPS et son chef avaient déjà réussi à transformer la conférence nationale dite souveraine, au début des années ’90, en une rixe entre l’opposition et le pouvoir mobutiste décadent. Sans vraiment que la stratégie se révèle payante, parce que malgré les assises de Kinshasa au cours desquelles plus de 700 délégués avaient élu Etienne Tshisekedi 1er ministre, le patron de l’UDPS n’a jamais réussi à prendre le pouvoir convoité. Pire, bien que gravement malade, c’est en fin de compte le Maréchal Mobutu qui s’en était retrouvé gratifié de 7 ans de pouvoir supplémentaire. L’équivalent d’un mandat + 2 ans de bonus. Bis repetita ?
J.N.