Un homme, la cinquantaine révolue, a été tamponné lundi dernier par un minibus au niveau de la 8me rue/Limete en tentant d’enjamber le séparateur en béton installé par l’OVD entre les deux bandes du boulevard Lumumba. Un accident de plus, en l’espace de quelques semaines, juste à moins de 10 m de la passerelle posée à hauteur de la 7me Rue.
Des accidents entraînant parfois morts d’hommes consécutifs à des tentatives d’enjambement des séparateurs sont rapportés çà et là, le long du boulevard Lumumba. «Toutes ces femmes vendeuses des friperies ne font que çà, passer par-dessus le séparateur… », déplore cet agent de police chargé de la circulation. «Et pourtant, la passerelle est juste à côté», poursuit-il. «Pourtant, c’est pour éviter des accidents du genre que l’Etat a résolu de construire les passerelles sur le boulevard Lumumba. On comptait, chaque semaine, au moins 5 personnes fauchées par un véhicule sur cette artère», fait-il savoir. Selon les statistiques de la Commission nationale de prévention routière, CNPR, qui remontent à 2013, sur une moyenne de 617 accidents l’an, le boulevard Lumumba – qui relie le centre-ville de Kinshasa à la partie Est dont l’aéroport de N’djili – tient la tête du peloton macabre. Les 7 passerelles construites sur le boulevard Lumumba ont coûté plus de 13 millions de dollars à l’Etat rd congolais, plus précisément, 13.573.743 ,73 dollars, soit 1.939.106,39 USD par passerelle. «C’est dommage que les R-d Congolais ne comprennent pas le bien-fondé de ces passerelles. C’est pour leur vie, leur protection… », fulmine ce chauffeur de taxi. «Au niveau de la Tshangu, des jeunes s’amusent à s’asseoir sur le séparateur comme dans une terrasse alors qu’un véhicule peut à tout moment s’écarter de la chaussée et foncer en trombe sur eux», regrette-t-il. Pour cette femme, cadre dans une entreprise de la place, l’Etat doit ériger le fait d’enjamber ou de s’asseoir sur le séparateur en délit punissable d’une forte amende. «…Autant que le refus de prendre la passerelle et traverser le boulevard là où il ne le faut pas», renchérit cette étudiante. «…Sinon à quoi aura servi une si forte dépense. Treize millions pour rien! C’est inacceptable!», fait comprendre le chauffeur taxi. Les passerelles ont, on le sait, été posées à la 7ème rue Place commerciale, à la Ière Rue non loin du Collègue Saint Raphaël, à la 13ème Rue Limite, De bonhomme, à hauteur du Marché de la Liberté, à Kingasani Pascal et à Kingasani ya Suka. Selon l’Agence congolaise des grands travaux, ACGT, l’emprise minimale actuelle du boulevard Lumumba est de 36, 60 m. ce qui fait que traverser cette artère relève quelque peu d’un exploit olympique.
ELISABETH MASOKOLA