A se demander ce qui reste encore de l’opposition politique rd congolaise, en dehors de l’UDPS d’Etienne Tshisekedi, de l’UNC de Vital Kamerhe, et de l’Ecidé de Martin Fayulu. Le week-end dernier, pour soutenir leur tout nouveau « leader » dans ses démêlés avec la justice rd congolaise, une grande partie de ceux qui jusque-là passaient pour des responsables de l’opposition radicale ont effectué le voyage de Lubumbashi dans l’ex. Katanga, au frais du nouveau « M. Tiroir caisse », on s’en doute, Moïse Katumbi Chapwe. Dans la capitale cuprifère ont été aperçus les Christophe Lutundula, Frank Diongo, Moïse Moni Della, quelques confrères représentants de la presse « acquise à l’opposition » et tutti quanti.
De Moïse Moni Della, l’opinion à Kinshasa avait appris il y a quelques mois, par la presse interposée, qu’il aurait fait l’objet de visites indésirables en sa résidence du Mont Ngafula. Un quartier pourtant réputé pour l’insécurité chronique qui y sévit depuis l’époque du Maréchal Mobutu, mais que l’intéressé a choisi d’occulter par des accusations à peine voilées contre le pouvoir en place dirigé par la majorité kabiliste depuis 2006.
Quelques semaines après encore, Moïse Moni Della, jusque-là secrétaire général du Rassemblement Congolais pour la Démocratie/National de Roger Lumbala, montait au créneau pour désavouer son patron, mêlé à l’aventure rebelle du M23 de triste mémoire, et exilé en Europe. Moni Della prétendait désavouer Roger Lumbala parce que ce dernier se serait déclaré favorable au Dialogue national inclusif convoqué par le président Joseph Kabila, alors que lui s’y opposait.
En réalité, comme beaucoup d’autres parmi les dirigeants de petits partis – mallettes se réclamant de l’opposition en RD Congo, Moni Della avait traversé le rubicon vers le camp Moïse Katumbi, l’ancien gouverneur et mentor du G7. Contre espèces sonnantes et trébuchantes. Une voie naturelle, selon les sources du Maximum qui renseignent que Moïse Moni Della Idi n’est autre que le frère cadet de Salomon Idi, l’homme à tout faire de Moïse Katumbi au Katanga et à travers le monde.
Peu avant de prendre son vol pour Lubumbashi, qui semble devenir le nouveau fief de luxe d’une certaine opposition politique en RD Congo, Moni Della se fendait de déclarations contre le gouvernement dans l’affaire des mercenaires de Katumbi, invitant les Etats-Unis à faire preuve de fermeté contre le régime Kabila. Parce que selon lui, l’honneur de ce pays étranger aurait été écorné (l’expression est reprise par un confrère paraissant à Kinshasa). Drôle d’aspirant à une fonction dirigeante en… RD Congo !
J.N.