Il est déjà revenu sur la question au cours de l’un ou l’autre des points de presse qu’il anime en sa qualité de porte-parole du Gouvernement. Mais l’idée est passée inaperçue. Lui, c’est le lumumbiste-nationaliste-Kabiliste (il s’est carrément présenté comme tel, dimanche 24 avril) Lambert Mende Omalanga. La question, c’est celle de la démocratisation et du processus électoral qui doit le consacrer. L’initiateur et autorité morale de la Convention des Congolais Unis (CCU) soutient qu’une démocratie qui vaut la peine doit être intégrale c’est-à-dire, inclure impérativement les élections à la base, urbaines et municipales. C’est la seule façon de retourner le pouvoir au peuple, de lui permettre de prendre part à la gestion politique pour le bien de la communauté, et ainsi d’infléchir la courbe des décisions politiques au sommet vers la base. Mende estime que la démocratisation n’en est pas une si elle ne vise pas expressément le souverain primaire. Il l’a longuement expliqué à ses partisans dimanche dernier dans la salle des fêtes de l’Hôtel Invest de la RTNC, critiquant vertement le principe d’élections partielles qui prévaut en RD Congo depuis les scrutins de 2006. Et ceux qui les prônent, au sein de l’opposition politique comme parmi les partenaires internationaux dans la communauté internationale. Cette dernière trahit le fait que l’émancipation des populations rd congolaises ne l’intéresse pas outre mesure lorsqu’elle considère que les élections législatives et présidentielle sont les plus importantes en RD Congo. Les acteurs politiques de l’opposition, qui fétichisent (c’est son expression) des dates pour certaines élections seulement et non pas d’autres, jetés dans l’oubli, pêchent eux aussi par cette propension à freiner l’élan des Congolais vers plus d’épanouissement.
Dimanche dernier, Lambert Mende a ainsi vertement critiqué la démocratisation du 24 avril 1990. Elle fut fallacieuse et destinée à permettre au dictateur pressé de toutes parts d’offrir le partage du pouvoir à une opposition complaisante. Après le discours de la N’Sele dans la périphérie de Kinshasa, le Maréchal Mobutu avait récupéré le pouvoir et y est demeuré jusqu’à la défaite militaire du 17 mai 1997. Pour l’initiateur de la CCU, s’il est un dangereux piège qui guette le processus électoral en RD Congo, c’est celui qui consiste à vider la démocratisation de toute sa substance en la réduisant à des élections pour petits-bourgeois, les législatives et la présidentielle. Au détriment d’une démocratisation pour tous, qu’il appelle la démocratisation intégrale.
Le nationaliste-lumumbiste-Kabiliste rappelle que l’indépendance (l’équivalent de la démocratisation, donc) de la RD Congo le 30 juin 1960 avait déjà été vidée de toute sa substance par les puissances occidentales qui avaient commandité l’assassinat de Patrice-Emery Lumumba.
J.N.
ALLOCUTION DU CAMARADE LAMBERT MENDE OMALANGA A L