Malgré la chute des cours mondiaux, les mines et le pétrole demeurent encore les piliers de la croissance de la RD Congo. Les mines rapportent près de 2 milliards de dollars l’an à l’Etat. Mais elles s’épuisent.
Lors des ateliers inhérents au dernier rapport ITIE-RDC portant sur l’exercice 2013 et rendu public le 21 juillet 2015, recommandation a été faite aux autorités de la RD Congo d’utiliser les recettes provenant des industries extractives au mieux des intérêts de 70 millions des RD Congolais. Vivement la création des fonds souverains. Encore 50 ans, tout ou presque sera épuisé.
Evalué à 24.000 milliards en 2010, le potentiel minier de la RD Congo fait, 5 ans après, objet de controverses. Seulement quelque 4.000 milliards de dollars pour des analystes les plus pessimistes logent encore dans le sous-sol de la RDC.
Selon les réserves minières certifiées, la RDC dispose encore de 92 millions de tonnes de cuivre, principalement constituées par les gisements de Tenke Fungurume Mining, filiale de l’Américain Free Port MacMoran et de Kamoa, filiale du Canadien Ivanohoe. «Avec une production de 1.500.000 tonnes par an, la durée de vie des mines au Katanga est de 61 ans», estime le géologue Léonide Mupepele. Pour le cobalt, il avance des estimations de 6,5 millions de t pour une durée d’extraction de 65 ans si l’on s’en tient à une moyenne de production de 100.000 t l’an. Quant au fer, il y en a encore sous le sol r-dcongolais, quelque 19 millions de t des réserves. Si la production est portée à 200.000 t l’an comme annoncée par le ministère des Mines, l’activité extractive tiendrait encore pour près d’un siècle. Quant à l’or, les réserves se situent autour de 1,5 milliard de t. Elles arriveraient à épuisement après 47 ans au regard du rythme actuel de production de 32 t en moyenne l’an. Quant au diamant, après plus d’un siècle d’extraction principalement dans la région du Kasaï, ses réserves sont évaluées à 145 millions de carats. Si la production était portée à 17 millions de carats l’an comme envisagée, dans les 10 prochaines années, tout sera épuisé. Signe prémonitoire, la principale entreprise diamantifère de la RDC, la MIBA, est à ce jour contrainte de casser de la roche kimberlitique dans l’espoir d’y trouver du diamant. Il ne reste plus rien du coltan (colombo-tantalite) après avoir longtemps été la principale motivation des guerres des milices dans l’Est de la RDC. Juste 10.000 t. Encore 5 à 8 ans d’extraction et tout sera terminé. Pour la cassitérite, les réserves certifiées sont de 327.000 t exploitables encore durant 21 ans si la production annuelle se situe à 15.000 t.
POLD LEVI