C’est fait, selon toute vraisemblance. L’UDPS d’Etienne Tshisekedi est partante pour le dialogue suggéré en son temps par le lider maximo et convoqué par Joseph Kabila. C’est tout au moins ce que laisse entrevoir un communiqué signé le 10 avril 2016 à Bruxelles par le président de ce parti, rapporté par des médias. Le communiqué d’Etienne Tshisekedi se réjoui du vote de la Résolution 2277 par le Conseil de Sécurité des Nations-Unies. Mais il dit aussi prendre acte de la désignation du Togolais Edem Kodjo comme facilitateur du dialogue « … destiné à baliser en RD Congo, la voie vers des élections présidentielles et législatives dans les délais constitutionnels ».
A 7 mois du terme du mandat présidentiel, selon la constitution, Etienne Tshisekedi dit déplorer les calculs politiciens et les atermoiements qui ont retardé de près d’une année la tenue du dialogue, et menace : « Si d’ici le 24 avril 2016 il n’y a rien de convainquant, je compte demander à mon parti, aux forces du changement et à l’ensemble du peuple congolais … de tirer toutes les conséquences de la persistance de l’impasse … ». Une sorte de chantage au putsch populaire, pour ne pas ternir l’image d’opposant radical qui a fait la renommée de la fille aînée de l’opposition, comme on appelé son parti politique, l’UDPS, il y a quelques années.
Le président de l’UDPS ne s’arrête pas en si bon chemin, le communiqué du 10 avril indique qu’il mandaté ses délégués auprès du facilitateur afin de s’assurer de la convergence de vue entre le feuille de route de l’UDPS et la mission assignée au facilitateur.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que le oui de l’UDPS au dialogue, sans doute dicté par le réalisme politique, devrait faire tanguer une opposition déjà sérieusement secouée par l’affaire de la candidature de Moïse Katumbi à la prochaine présidentielle. Une affaire perçue par la plupart d’opposant comme un véritable hold up. A l’évidence, tous ceux qui dans les rangs des opposants (en ce compris la fameuse dynamique de l’opposition) voient d’un mauvais œil l’arrivisme des néo-opposants du G7, qui semblent avoir fait preuve de précipitation inconsidérée en propulsant de fait leur mentor aux commandes de l’opposition, pourraient suivre « le vieux ».
Resteront l’UNC de Vital Kamerhe qui dit non au dialogue jusque-là lui aussi, et le G7. Mais il y a fort à gager que le patron de l’UNC, qui essuyait le week-end encore les rodomontades puériles de Christian Mwando, pourrait lui aussi changer de cap et prendre part au dialogue. Wait and see.
J.N.