Human Right Watch (HRW), Ong américaine en quête permanente de causes à défendre dans certains pays du tiers monde, dont la RDC revient à la charge contre le gouvernement congolais. Lundi 4 avril 2016, HRW a rendu public un communiqué, amplement amplifié par les médias mondiaux naturellement, qui dénonce la détention d’enfants à Angenga, une prison militaire de la province de la Mongala. Selon le communiqué, c’est l’armée rd congolaise (et non pas la justice) qui détiendrait illégalement au moins 29 enfants hutu rwandais, des garçons âgés de 15 à 17 ans, dans cette prison située à Angenga.
Il s’agit en réalité de mineurs capturés par les FARDC armes à la main alors qu’ils combattaient en compagnie des éléments terroristes des FDLR et transférés avec ces derniers dans ce centre de détention. « Selon le droit international, les pays ont l’obligation de reconnaître la spécificité de la situation des enfants qui ont été recrutés ou utilisés dans un conflit armé. Les anciens enfants soldats devraient être réhabilités et réinsérés dans la société », tranche péremptoirement l’Ong américaine, sans autre forme de procès. Mais en pays à mettre sous coupe réglée au profit d’intérêts auxquels ils n’ont rien à voir, ce type de posture impérialiste est courant. Ida Sawyer, que l’on présente comme « chercheuse senior » de HRW a trouvé là une occasion supplémentaire d’enfiler encore une fois ses bottes de pro – consul pour décréter urbi et orbi que « Les autorités congolaises devraient libérer immédiatement les enfants et les adultes détenus à la prison d’Angenga qui n’ont commis aucun crime et inculper les autres de manière équitable … les enfants qui ont été des combattants rebelles devraient être réhabilités, et non pas jetés en prison et détenus indéfiniment ».
Des enfants et des adultes FDLR qui n’ont commis aucun crime en RD Congo ? On se demande au nom de quel principe une organisation privée étrangère s’arroge ainsi le droit d’absoudre les criminels rebelles hutu rwandais auteurs notoirement connus de meurtres, de viols de pillages des ressources naturelles, et de commerce illicite de minerais à l’Est de la RD Congo. Comment un groupe armé étranger qualifié par l’ONU de force négative à éradiquer par la force armée peut-il devenir, par la seule volonté de dame Ida Sawyer et son Ong « un groupe d’enfants et d’adultes qui n’ont commis aucun crime en RD Congo » à libérer ou juger équitablement ?
Le pire, c’est lorsque l’Ong américaine exige la réhabilitation d’enfants hutu rwandais en RD Congo, alors que depuis plus d’un an maintenant il est plutôt question de désarmer, regrouper et rapatrier tous les membres de ce groupe armé rwandais ou à trouver une terre d’asile hors de RDC et du Rwanda pour ceux d’entre eux qui refuseraient de rentrer dans leur pays ! HRW a-t-il le droit de réhabiliter des criminels endurcis et réfractaires aussi bien aux lois de la RDC qu’aux Résolutions de la Communauté internationale et d’imposer des ressortissants étrangers à un pays souverain ?
Aussi saugrenue qu’il paraisse, le véritable pavé dans la marre de HRW au sujet des rebelles hutu rwandais qui écument l’Est de la RD Congo depuis un peu plus de deux décennies est révélateur. Il n’y a rien à espérer de tels groupes dans la résolution du problème FDLR en RD Congo. Ni des pressions pour obliger Kigali à récupérer ses ressortissants, ni des efforts pour trouver un pays d’asile à la force négative hutu rwandaise qui tue, viole et pille les ressources naturelles de la RD Congo.
Car, depuis début 2015, la RD Congo a entrepris de désarmer par la force et de cantonner les FDLR en attendant leur expatriation, de commun accord avec la communauté internationale. En mai 2015, les FARDC avaient réussi à neutraliser quelque 575 éléments rebelles hutu rwandais qui ont été cantonnés notamment à la caserne Général Bahuma en périphérie de Kisangani en attendant de connaître leur dernière destination. Les détenus d’Angenga dans l’ex. province de l’Equateur font partie de ceux des éléments de ce groupe criminel qui se sont opposés à leur désarmement. Mais la communauté internationale ne lève pas le plus petit pouce pour accélérer le processus convenu de commun accord. Malgré l’insistance d’organisations politiques régionales et sous régionales comme la SADC qui, au terme d’un sommet des Chefs d’Etat tenu en aôut 2015 (Gaborone), appelait formellement la communauté internationale à « faciliter le rapatriement au Rwanda des ex-combattants déjà désarmés (en RD Congo) ou leur réinstallation dans un pays tiers ». Rien n’y a fait. Ce n’est pas la priorité de la fameuse communauté internationale et de ses relais qui se cantonnent dans le rôle commode de donneurs de leçons et de distributeurs de bons et mauvais points au gouvernement de la RDC qui dont s’assumer d’une façon ou d’une autre.
J.N.